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L’Ain suspend l’accueil des mineurs étrangers non-accompagnés

Le conseil départemental de l’Ain a annoncé dans un communiqué du mercredi 29 novembre 2023 mettre fin à « la prise en charge de nouveaux mineurs étrangers non-accompagnés » pour une période d’au moins trois mois.

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L’Ain suspend l’accueil des mineurs étrangers non-accompagnés

L’Ain a annoncé via son conseil départemental la suspension pour une période d’au moins trois mois « la prise en charge de nouveaux mineurs étrangers non accompagnés » (MNA) à compter du premier décembre 2023.

« Le manque de capacités d’accueil et d’encadrement » est la raison invoquée par le président du conseil départemental de l’Ain, Jean Deguerry (LR)  dans son communiqué de mercredi indiquant la suspension de l’accueil de nouveaux MNA. « Malgré l’ouverture de plus de 150 places d’hébergement en 2023, le département ne dispose plus de solutions, ni temporaires ni pérennes » indique le communiqué. Le président du conseil départemental pointe aussi du doigt un « dispositif [qui] explose ».

« L’Ain confronté à une augmentation massive d’arrivées depuis des mois » 

Le département de l’Ain est confronté depuis des mois à une « augmentation massive d’arrivées » selon le communiqué du département. Depuis le mois de janvier, l’Ain a compté 252 arrivées. C’est quasiment le double du nombre de MNA arrivés sur l’ensemble de l’année 2022 (131). Le département évoque une « accélération flagrante » depuis septembre avec une moyenne de 43 arrivées mensuelles.

Jean Deguerry qualifie cette situation d’« inhumaine ». Ce dernier explique cette décision notamment par le budget alloué à ces mineurs isolés. « Le Département a consacré un budget de 5,6 millions d’euros aux mineurs non accompagnés en 2022. Les dépenses pour 2023 vont atteindre 7,7 millions d’euros et les projections pour le budget prévisionnel 2024 s’établissent à 8,7 millions d’euros » rappelle le président du conseil départemental. 

Des départements dépassés par l’arrivée de mineurs isolés 

Depuis 2013, les départements ont la responsabilité de l’accueil, de l’évaluation, de l’hébergement et de la prise en charge des MNA. Ils ont la responsabilité de ces migrants reconnus mineurs dans le cadre de leur mission de protection de l’enfance. D’autres départements comme celui des Alpes-Maritimes ont déjà alerté sur une situation migratoire tendue. Mi-mai 2023, François Sauvadet, président de l’Assemblée des départements de France, s’inquiétait de l’augmentation du nombre de mineurs non accompagnés (MNA). « Nous sommes face à une situation explosive » a-t-il alors alerté au ministre de la Justice et au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

En 2020, les chiffres du parquet de Paris sur la délinquance dans la capitale indiquaient que les mineurs non accompagnés (MNA) sont largement surreprésentés dans ce type d’affaires. Près de 80% des déferrements de mineurs à Paris ont concerné des mineurs isolés en 2020. La même année, ils étaient mis en cause dans 30% des cambriolages, 44% des vols à la tire et 32% des vols avec violence. Des chiffres qui ont été multipliés par quatre à dix fois en quatre ans à peine.

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