Immigration
Exposition SOS Méditerranée à la fac de Nice : le silence complice d’Estrosi
L’exposition organisée par SOS Méditerranée à la Faculté de droit de Nice provoque une controverse. Présentée comme une initiative humanitaire visant à sensibiliser aux drames des migrants en Méditerranée, cette initiative suscite de vives réactions. Certains élus locaux dénoncent un message favorisant l’immigration clandestine. L’ONG est critiquée pour encourager, selon ses détracteurs, des flux migratoires incontrôlés, facilitant indirectement le travail des passeurs.
La présence de l’exposition SOS Méditerranée à la Faculté de droit de Nice ne se limite pas à une simple initiative humanitaire, elle interroge sur le rôle des autorités locales dans cette affaire. Xavier Latour, doyen de la faculté, est également conseiller municipal sous l’égide de Christian Estrosi, maire de Nice. Cette double casquette place Latour au cœur de la polémique, surtout après les critiques émises par des élus nationalistes comme Philippe Vardon.
Critiques des élus nationalistes : Vardon et Crépin montent au créneau
Philippe Vardon, conseiller municipal, a exprimé publiquement ses doutes sur la neutralité politique des responsables locaux. Il a en effet dénoncé dans un tweet l’affichage de cette exposition, qu’il estime en contradiction avec les lois françaises et européennes sur l’immigration. Il juge sur X, que l’exposition heurte profondément les étudiants et véhicule une perception déformée des enjeux migratoires.
🔴 𝐍𝐎𝐍 𝐀̀ 𝐋𝐀 𝐏𝐑𝐎𝐌𝐎𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐒𝐎𝐒 𝐌𝐄́𝐃𝐈𝐓𝐄𝐑𝐑𝐀𝐍𝐄́𝐄 𝐄𝐍 𝐅𝐀𝐂 𝐃𝐄 𝐃𝐑𝐎𝐈𝐓 !
J’ai écrit ce jour au doyen de la faculté de droit de #Nice06, Xavier Latour, par ailleurs conseiller municipal estrosiste, au sujet de l’exposition vantant les mérites de… pic.twitter.com/bon0Qbd6Yc
— Philippe Vardon (@P_Vardon) October 23, 2024
Il a ainsi adressé une lettre à Xavier Latour pour exprimer son désaccord, en soulignant que cet événement encourage l’immigration clandestine et participe à la normalisation des actions de SOS Méditerranée. Selon Vardon, cette exposition alimente une vision biaisée de l’immigration, qui légitimerait, en fin de compte, les réseaux de passeurs exploitant les migrants. « Sur le fond, l’affichage médiatique de SOS Méditerranée et de toutes les ONG qui viennent en aide aux clandestins ne fait qu’encourager ce flux continu dont les premières victimes sont les clandestins eux-mêmes, livrés aux mafias de passeurs qui, de leur pays d’origine jusqu’en France, les exploitent. » peut-on lire dans cette lettre.
Entre expo pro-migrants et conférence censurée : la Faculté de droit de Nice sous pression idéologique
Dans la même lignée, Maël Crepin, collaborateur d’élus locaux et soutien de Vardon, a également rejoint cette critique en publiant une vidéo montrant les affiches de l’exposition, tout en rappelant un épisode antérieur : il y a un an et demi, une conférence de Stanislas Rigault organisée par l’UNI (Union nationale inter-universitaire) avait été annulée sous la pression d’enseignants et de militants de gauche. Crepin a également évoqué des blocages de la faculté lors de la réforme des retraites et des affiches militantes sur la précarité menstruelle, critiquant une « mainmise idéologique » sur l’université Côte d’Azur.
❌ NON À LA PROPAGANDE IMMIGRATIONNISTE DE SOS MÉDITERRANÉE À L’UNIVERSITÉ CÔTE D’AZUR !
À la Faculté de Droit de #Nice06, les affiches exhibées par cette association complice des passeurs doivent immédiatement être retirées. pic.twitter.com/JroLuzg2jw
— Maël Crépin (@CrepinMael) October 21, 2024
Dans sa vidéo, Crépin interpelle directement Xavier Latour et M. Brisswalter, président de l’Université Côte d’Azur, leur demandant de retirer cette « campagne de propagande » et de rétablir une diversité politique sur les campus. Cette intervention fait écho aux craintes des élus concernant l’influence des associations pro-migrants dans des espaces publics, souvent perçus comme politiquement neutres.
Le doyen de la faculté a en effet autorisé cette exposition et ce soutien discret, bien que non explicite, suscite de vives interrogations. Philippe Vardon y voit une forme de complaisance envers les associations favorisant l’immigration illégale. Malgré la récurrence des polémiques autour de l’immigration à Nice, ni Xavier Latour, ni Christian Estrosi, n’ont pris de position publique sur l’exposition de SOS Méditerranée, ce qui alimente les soupçons de complicité ou de soutien tacite.
SOS Méditerranée : subventions publiques et interventions en milieu scolaire
Cette exposition s’inscrit dans un contexte où SOS Méditerranée est de plus en plus présente sur la scène publique. Le vendredi 20 septembre, le conseil municipal de Marseille a voté une subvention de 130 000 euros en faveur de SOS Méditerranée, une décision qui a immédiatement suscité des remous politiques.
Ce financement public, tiré des poches des contribuables, est perçu comme un soutien direct à une ONG dont les actions facilitent, selon ses détracteurs, l’immigration illégale. La droite a exprimé une opposition virulente, dénonçant un soutien public à une organisation qu’elle accuse de faciliter l’immigration illégale sous couvert d’humanitarisme.
En parallèle, une polémique a éclaté après l’ouverture d’une antenne corse de l’ONG, ce qui renforce l’idée que SOS Méditerranée s’implante durablement sur le territoire français. Pour les élus, ces subventions légitiment des actions controversées qui vont à l’encontre des politiques de contrôle migratoire, aggravant une situation déjà tendue et accentuant les divisions politiques locales.
Dernièrement, c’est l’intervention de SOS Méditerranée dans une école primaire de Septèmes-les-Vallons, dans les Bouches-du-Rhône, qui a fait réagir. Alerté par des parents d’élèves via le réseau “Parents vigilants”, un message d’un enseignant a été révélé, annonçant une intervention de l’ONG dans une classe de CE2 autour de la thématique de la solidarité et des sauvetages en mer. Cette initiative a suscité des inquiétudes parmi certains parents, préoccupés par la nature du discours véhiculé auprès de jeunes élèves. Cette nouvelle apparition de SOS Méditerranée en milieu scolaire a relancé les critiques sur l’influence de l’ONG dans les institutions publiques.
Une ambiguïté politique sur la question migratoire
Christian Estrosi, connu pour ses positions généralement sécuritaires, a maintenu une ligne de fermeté vis-à-vis des questions migratoires à travers diverses initiatives municipales. Cependant, la tenue de cette exposition sans opposition explicite de la part de ses proches collaborateurs pourrait être perçue comme une dissonance entre ses déclarations et les actions sur le terrain. La passivité face à cette promotion de SOS Méditerranée laisse place à une interrogation : Estrosi et son équipe sont-ils en train de céder à la pression de certaines associations ?
Xavier Latour, de son côté, se trouve dans une position délicate, étant à la fois garant de la liberté académique au sein de l’université et membre actif de la municipalité. Sa décision de permettre cette exposition soulève des questions sur les priorités de l’institution et les influences idéologiques présentes sur le campus.
L’absence de réaction officielle de Xavier Latour et Christian Estrosi alimente les spéculations sur un éventuel soutien tacite à SOS Méditerranée. Christian Estrosi, bien qu’affichant généralement des positions fermes sur la sécurité et la régulation des flux migratoires, n’a pas pris position publiquement sur cette affaire, laissant planer le doute sur sa réelle position.
Quant à Xavier Latour, son silence face aux critiques de Philippe Vardon et de Maël Crepin, pourrait indiquer une volonté de maintenir une distance prudente dans ce débat hautement sensible.
Complicité ou stratégie de silence ?
La question reste ouverte. Le silence apparent des responsables locaux peut être perçu soit comme une complicité tacite, soit comme une stratégie de non-intervention dans un débat aussi sensible.
L’exposition de SOS Méditerranée à la Faculté de droit de Nice cristallise les tensions autour de l’immigration, exposant le rôle controversé des institutions publiques dans la diffusion d’idéologies humanitaires.
En parallèle, la région Nouvelle-Aquitaine vient de franchir un nouveau cap en votant, ce lundi 30 septembre, une subvention de 100 000 euros à SOS Méditerranée. Cette décision, portée par un Conseil régional à majorité de gauche, ravive les débats sur l’usage des fonds publics pour soutenir des ONG impliquées dans l’aide aux migrants.
À lire aussi : La région Nouvelle-Aquitaine accorde une subvention de 100 000 € à l’association d’aide aux migrants SOS Méditerranée
1 commentaire
vert10
Heureusement le tribunal administratif de marseille , vient d’annuler une subvention de 30 000 euros versée a sos Méditerranée par la ville
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