Immigration
L'Observatoire de l'immigration et de la démographie fait sont grand colloque
Hier soir, l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) a tenu une conférence à l’Assemblée nationale, organisée avec le soutien du député Les Républicains Éric Pauget. Axé sur le thème ambitieux de « L’évaluation économique et budgétaire de l’immigration. Une approche internationale », l’événement a réuni un panel impressionnant d’experts de renom venus des quatre coins du monde.
Des interventions marquantes
L’Américain Marc Krikorian a ouvert le bal en retraçant l’histoire des politiques migratoires aux États-Unis, illustrant notamment comment, dès le XVIIe siècle, le Massachusetts le premier avait refusé l’accueil des immigrés pauvres car il savait que cela aurait tiré l’État vers le bas. Avec des données solides, Marc Krikorian a démontré que les immigrés, légaux ou non, représentaient une part disproportionnée des bénéficiaires des aides sociales américaines, même parmi les diplômés.
Eric Ruark, directeur de NumbersUSA, a livré une analyse percutante sur les effets de l’immigration sur le marché du travail américain. À travers graphiques et statistiques, il a mis en lumière la baisse du salaire minimum fédéral en dollars constants depuis les années 1970, coïncidant avec l’immigration massive. Non sans humour, il a conclu que si tout le monde parlait anglais, il n’y aurait pas besoin de traducteurs, suscitant des rires dans l’assistance.
L’Israélien Yonatan Jakubowicz, directeur du Israeli Immigration Policy Center a insisté sur l’importance de « qui on accueille, combien et à quel rythme », en s’appuyant sur l’exemple de l'État hébreu, notamment l’immigration éthiopienne, qu’il a décrite comme un défi coûteux.
Le Hongrois Viktor Marsai directeur du Migration Research Institute a présenté les règles strictes mises en place dans son pays pour encadrer l’immigration, comme l’exigence d’une réussite scolaire irréprochable des enfants des immigrés pour accéder aux aides sociales.
Karl Williams, du Royaume-Uni, a quant à lui évoqué l’impact post-Brexit sur l’immigration, soulignant une relation inverse entre l’augmentation du PIB par habitant et une immigration massive. Il a relevé que près de la moitié des logements sociaux du pays étaient occupés par des immigrés et a mis en avant les disparités économiques selon les origines des populations.
Enfin, des experts européens tels que le Dr Jan Van de Beek (Pays-Bas) et le Dr David Coleman (Royaume-Uni) ont analysé les enjeux démographiques et économiques liés à l’État-providence et à l’intégration.
Une conclusion de haut vol
La clôture du colloque, orchestrée par Pierre Brochand, ancien ambassadeur de France, ancien directeur de la DGSE et président du conseil d’administration de l’OID, a magistralement résumé les débats. Il a rappelé combien l’immigration est une question cruciale et l’importance d’une analyse rigoureuse et transnationale pour comprendre le sujet. Une initiative remarquable de l’OID, à la croisée de la recherche et de la politique, qui s’impose comme un acteur clé dans ce débat crucial pour l’avenir.
Qu’est-ce que l’OID ?
Créé en 2020, l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) est un organisme indépendant dédié à l’analyse des flux migratoires et de leurs implications démographiques et économiques. Il a pris pour mission d’offrir une vision factuelle et dépassionnée pour éclairer les débats publics. Fondé par des hauts fonctionnaires et des citoyens engagés, dirigé par Nicolas Pouvreau-Monti, l’OID place la recherche scientifique au cœur de ses travaux et prône des politiques migratoires raisonnées pour garantir la cohésion sociale et la viabilité économique de la France.
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