Immigration
VIH : explosion du nombre d’étrangers parmi les cas détectés en France en 2023
Le Journal Libération a fait paraître ce vendredi un article intitulé « Lutte contre le VIH : à Saint-Denis, des militants d’Aides à l’écoute des migrants ». Pour illustrer les conditions socio-économiques difficiles des migrants, le journal cite notamment un bilan de 2023 dans lequel on apprend que 57 % des dépistés positifs au VIH cette année-là étaient nés à l’étranger, dont 38% en Afrique subsaharienne.
En Seine Saint Denis, les « militants d’Aide à l’écoute » sont là pour faire la promotion du dépistage auprès de la population : « La Seine-Saint-Denis est un département dont la population présente une forte prévalence au VIH », résume Yanncey, un de ses membres. L’article précise : selon un communiqué de 2022 de la Caisse d’Assurance maladie, le département est « en deuxième position des départements les plus touchés en France métropolitaine, derrière Paris ».
« Le combat contre l’épidémie du VIH, c’est politique »
Le journal continue dans sa lancée, et sous-titre sa partie « Grande précarité » en citant les derniers chiffres concernant les maladies sexuellement transmissibles :
« Dans son bilan de surveillance du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST) paru en octobre, Santé publique France rappelle que 57 % des 5 500 découvertes de contamination de l’année 2023 concernaient des personnes nées à l’étranger, notamment en Afrique subsaharienne (38 %) ». ‘Mais il faut aussi rappeler que 42 % des séroconversions interviennent sur le territoire français selon le même bilan’, précise Nolwenn, battant en brèche une éventuelle rhétorique raciste. Les personnes migrantes sont souvent en grande précarité, éloignées des parcours de soins, peu informées sur la Prep (traitement préventif afin d’éviter d’être contaminé) et sont malheureusement plus exposées aux infections. (Libération, ‘ Lutte contre le VIH : à Saint-Denis, des militants d’Aides à l’écoute des migrants’, 29/11/2024)’
Après qu’une certaine Nina a fait une prise de sang à un certain Pascal, congolais, qu’elle dispute presque de ne pas avoir réclamé l’AME, la jeune femme et Camille Spire, présidente de l’association, s’expriment. Pour la première, « Le combat contre l’épidémie du VIH, c’est politique», souffle-t-elle après une autre cigarette. Tiens. « Aujourd’hui, 49 % des personnes éligibles à l’AME n’y ont pas recours, rappelle Camille Spire, présidente de Aides, jointe par téléphone. Mais pour les populations migrantes, sans AME, elles n’ont accès ni aux soins ni aux traitements. Donc le virus poursuit sa propagation. Supprimer ou modifier l’AME, cela serait indécent pour les malades et terriblement inefficace en termes de santé publique.» .
« Il faut revoir la politique d’accueil des migrants… »
L’article rappelle un objectif : « D’ici 2030, la France veut avoir éradiqué le sida. Pour cela, l’action seule des associations comme Aides ne suffira pas. Au téléphone, Camille Spire le rappelle encore : ‘Il faut revoir la politique d’accueil des migrants, favoriser leur accès au soin.’»
À lire l’article scientifique, on peut voir certaines données supplémentaires, telles que « Cette augmentation [5500 personnes touchées en 2023] touche plus particulièrement les personnes nées à l’étranger, notamment parmi elles, les femmes contaminées par rapports hétérosexuels et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). », ou encore : « Sur l’ensemble de la période 2012-2023, la diminution du nombre de découvertes de séropositivité est de 10%. Cette diminution est plus marquée chez les HSH nés en France (-36%) et peut notamment être expliquée par un recours au dépistage plus fréquent que les autres populations, permettant une mise sous traitement plus rapide des séropositifs, et par l’usage de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour une part d’entre eux. ».
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