Xavier Driencourt reprend Frontières sur les Canaries
En février dernier, dans les colonnes du Figaro, le président du comité stratégique de Livre Noir, Xavier Driencourt, a parlé du reportage d’Erik Tegnér aux îles Canaries au mois de janvier.
Article rédigé par Alexandre De Galzain
Jusqu’à peu, l’immigration aux îles Canaries était un non-sujet, même parmi les médias espagnols. Pourtant, la venue de Frontières dans l’archipel atlantique a permis de mettre le sujet sous le feu des projecteurs ainsi que le prouve la tribune de Xavier Driencourt publiée chez nos confrères du Figaro en février dernier.
Le « Lampedusa espagnol »
« Depuis plus d’un an, l’archipel espagnol des Canaries connaît une très forte augmentation des arrivées par voie maritime de candidats à l’immigration vers l’Europe », raconte ainsi l’ancien ambassadeur de France à Alger. Effectivement, alors qu’en 2022, 15 000 migrants clandestins passaient déjà par cette route, leur nombre a plus que doublé (+150 %) pour frôler le seuil des 40 000 sur l’année 2023.
Ces « arrivées massives » par bateaux, l’équipe de Frontières avait pu les observer : de grandes pirogues pouvant contenir plus d’une centaine de personnes s’approchaient des côtes pour que les sauveteurs en mer aillent les récupérer au terme de leur trajet de 1 500 km le long des côtes mauritanienne et marocaine.
« Comme l’Italie à Lampedusa, le gouvernement espagnol a dû bricoler dans l’urgence des solutions pour accueillir les nouveaux arrivants. Surtout, il a cherché à soulager l’archipel des Canaries et transférer en Espagne, sur le territoire continental, en Europe, les migrants africains. On estime à 4000 les migrants africains hébergés dans des centres militaires espagnols et à 8000 ceux qui sont envoyés vers des hôtels ou des centres d’accueil en Espagne continentale. » La comparaison avec Lampedusa résonne d’autant plus que l’équipe de Frontières avait été la première à se rendre sur l’île italienne durant la crise de septembre 2023. Autre point observé par Erik Tegnér et relevé par Xavier Driencourt : l’idée de limiter au maximum le contact entre les migrants et la population des Canaries. En très peu de temps, les clandestins sont ainsi transférés en CRA ou en Espagne pour désengorger l’archipel. Pris en charge exclusivement par les associations pro-migrants, ces clandestins ne tardent pas à trouver une autre direction.
Xavier Driencourt : « Les Canaries, c’est l’Espagne, c’est donc l’Europe ! »
Dernier constat relevé par Frontières et cité par Xavier Driencourt : « Francophones, ils [les clandestins] cherchent à rejoindre famille ou amis installés en France et peuvent le faire sans difficulté, une fois arrivés dans un « État Schengen », puisque les Canaries, c’est l’Espagne, c’est donc l’Europe ! » Aux Canaries, les migrants sont en effet rapidement transférés en métropole, puis les migrants se débrouillent pour rentrer en France. Une situation qui ne peut faire qu’empirer dans l’état actuel des choses, notamment à cause de la fantomatique présence de Frontex.
Pour répondre à cette problématique, l’ancien ambassadeur de France en Algérie propose trois solutions : « se coordonner davantage avec l’Espagne » ; « mobiliser les effectifs de Frontex dans cette région » et « poser […] la question de la liberté de circulation à l’intérieur de l’espace Schengen au seul bénéfice des ressortissants intra-Schengen ».
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Article rédigé par Alexandre De Galzain
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