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États-Unis : le programme anti-immigration XXL de Donald Trump

Dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump ne fait pas de détour : l’immigration, et plus particulièrement l’immigration illégale, sera l’une de ses priorités. Avant même son investiture, le président élu a annoncé la mise en œuvre de son programme ambitieux et sans concessions.
Lors de ses discours de campagne, Donald Trump a martelé son intention de mener la plus grande opération d’expulsion que l’histoire des États-Unis ait connue. Ce projet, largement soutenu par ses partisans, vise à renvoyer aux frontières celles et ceux qui résident illégalement sur le territoire américain. L’évaluation du nombre de personnes concernées, estimées à 11 millions, montre l’ampleur de la tâche. Mais le président élu ne se contente pas de cette promesse : il souhaite également en finir avec le droit du sol, une norme fondamentale inscrite dans la Constitution américaine, selon laquelle toute personne née sur le sol américain acquiert la nationalité. Pour mettre en œuvre ces décisions radicales, le républicain prévoit de déclarer l’état d’urgence national, une décision qui, si elle est contestée, pourrait donner lieu à de nombreux recours judiciaires.
Le mythe de la déportation de masse : Une mise en œuvre complexe
L’idée d’une déportation généralisée pourrait sembler simple sur le papier, mais elle rencontre de nombreuses limites pratiques. En premier lieu, l’application du droit du sol et la gestion des expéditions massives risquent de se heurter à des résistances internes et à des obstacles juridiques. Une telle opération devra affronter les réticences des pays d’origine des migrants concernés, certains refusant d’accepter leurs ressortissants. En dépit de ces obstacles, Donald Trump semble plus que jamais prêt à faire front, disposant de la majorité républicaine au Congrès pour appuyer son programme.
La question des « Dreamers », ces jeunes immigrés arrivés illégalement aux États-Unis étant enfants, ne semble pas faire partie des mesures immédiates. Le nouveau président a assuré qu’il protégerait ces individus, montrant sa volonté de travailler avec les démocrates pour mettre en place une solution législative pour eux. Toutefois, son plan prévoit d’expulser des familles entières, y compris celles qui comprennent des membres en situation régulière. Le nombre de clandestins, en conséquence, serait affecté d’une manière draconienne. Sous l’ère Biden, les États-Unis ont vu l’arrivée de près de 7,5 millions de migrants sans papiers, un afflux historique. Le républicain s’engage dans une rupture nette avec cette dynamique.
Suspension du programme des réfugiés et tensions internationales
Un autre volet de l’immigration que Donald Trump veut réduire de manière drastique est celui des réfugiés. Son administration de 2017 à 2021 avait déjà limité considérablement le nombre de réfugiés accueillis, et son projet pour 2025 va encore plus loin. Trump a en effet proposé de suspendre immédiatement le programme d’accueil des réfugiés, dont la mise en œuvre a été un pilier de la politique humanitaire américaine depuis plusieurs décennies. Ce revirement pourrait affecter des milliers de personnes déjà en attente de réinstallation aux États-Unis, notamment dans des camps au Kenya, en Jordanie ou en Ouganda.
Sous la présidence de Donald Trump, le nombre de réfugiés autorisés à entrer aux États-Unis avait chuté de manière drastique. En 2020, le chiffre ne dépassait pas les 11 000 réfugiés, un niveau historiquement bas comparé aux 100 000 accueillis par l’administration Biden en 2023.
Trump, fort d’une majorité républicaine solide à la Chambre et au Sénat, dispose d’une marge de manœuvre considérable pour appliquer ses politiques restrictives dès le premier jour de son mandat. Le programme de réduction de l’immigration, porté par des figures clés comme Tom Homan, pourrait marquer une rupture majeure avec la tradition américaine d’accueil des réfugiés et d’ouverture aux migrants.
Un projet en suspens : Une mise en œuvre aux multiples incertitudes
Si le programme de Donald Trump s’annonce d’une rare radicalité, sa mise en œuvre ne sera pas sans obstacles. Au-delà des défis juridiques et internationaux, il reste à savoir si l’administration républicaine saura mobiliser les ressources nécessaires pour mener à bien ces projets ambitieux. Le défi semble colossal.
Et pourtant, à quelques jours de son investiture, Donald Trump semble effectivement prêt à bousculer l’ordre établi.
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