Syrie : Washington et Londres prêts à blanchir HTC de leur liste des organisations terroristes ?

Les discussions sur le retrait éventuel de Hayat Tahrir al-Cham (HTC) de la liste des organisations terroristes par Washington et Londres suscitent un débat intense. HTC, anciennement affilié à al-Qaïda, est accusé d’actes de terrorisme depuis des années, mais ses efforts pour se repositionner politiquement, notamment après la chute de Damas aux mains des rebelles, obligent les puissances occidentales à reconsidérer leurs approches. Elle est pourtant toujours perçue comme profondément enracinée dans l’extrémisme, malgré ses tentatives récentes de modération. Alors que certains responsables politiques y voient une opportunité stratégique pour stabiliser la Syrie, d’autres redoutent un dangereux précédent et une démarche qui pourrait mettre en péril les minorités vulnérables de Syrie. 

Londres : prudence affichée

Au Royaume-Uni, le débat est ouvert, mais la prudence demeure. Le Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer, a clarifié la situation en déclarant : « Il est encore bien trop tôt pour envisager un changement de politique », avant d'ajouter : « Nous avons tous vu, à d'autres moments de l'histoire, ce que nous pensions être un tournant, qui ne s'est pas forcément traduit par l'avenir meilleur que nous espérions ». Cette déclaration intervient alors que certains membres de son gouvernement, tels que le ministre des Affaires étrangères David Lammy, ont laissé entendre que HTC pourrait être évalué sur ses actions plutôt que sur son passé. Lors d’un débat à la Chambre des communes, Lammy a en effet précisé devant les parlementaires que : « Nous jugerons HTC par leurs actions, en surveillant de près comment ils, ainsi que d'autres parties à ce conflit, traitent tous les civils dans les zones qu'ils contrôlent. »

Lors d’