Société
Délinquance en 2024 : des violences en hausse, un narcotrafic incontrôlé

Les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur confirment une situation contrastée en matière de criminalité. Si certaines infractions, comme les homicides ou les vols, connaissent une tendance à la baisse, d’autres, comme les violences sexuelles et les infractions liées au trafic de stupéfiants, continuent d’augmenter de manière inquiétante.
Des homicides en légère baisse, mais des tentatives en forte hausse
En 2024, 980 personnes ont été victimes d’homicide, soit une diminution de 2 % par rapport à 2023. Cette baisse, bien que modérée, marque un infléchissement après plusieurs années de hausse continue, un chiffre à tempérer puisqu'on reste à +19% depuis 2017. En parallèle, le nombre de tentatives d’homicide a connu une augmentation de 7 %, atteignant 4 305 cas.
Selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMI), cette hausse est constante depuis 2016, où seulement 2 259 tentatives avaient été recensées. « Au total depuis 2016, le nombre de tentatives d’homicide s’accroît en moyenne de 8 % par an », souligne le rapport. La multiplication des fusillades et des règlements de comptes liés au narcotrafic joue un rôle central dans cette tendance.
Explosion des violences sexuelles, notamment chez les mineurs
Les violences sexuelles restent un des indicateurs les plus préoccupants. En 2024, 122 600 victimes ont été recensées, soit plus du double qu’en 2016. Les plaintes pour viol et tentative de viol ont augmenté de 9 % en un an.
Ce phénomène s’inscrit dans un contexte de libération de la parole amorcé avec le mouvement #MeToo. Toutefois, « seules 6 % des victimes de violences sexuelles se présentent ensuite à un commissariat ou une gendarmerie pour porter plainte », précise le rapport, qui s’appuie sur l’enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS).
L’analyse des victimes révèle une donnée alarmante : 58 % des personnes ayant porté plainte en 2024 sont mineures. Parmi elles, 19 % ont moins de 10 ans, et 39 % sont âgées de 10 à 17 ans.
Une baisse notable des vols et des violences aux personnes
Le bilan 2024 diffusé par Le Figaro apporte cependant quelques éléments positifs. Les vols violents sans arme ont diminué de 11 %, tout comme les agressions dans les transports en commun (-12 %). De même, le nombre de véhicules volés a légèrement reculé, avec 138 100 cas recensés, soit une baisse de 2 000 vols par rapport à 2023.
Les violences physiques, en revanche, évoluent différemment. Les coups et blessures volontaires sur personne de plus de 15 ans ont augmenté de 1 % en 2024, une évolution bien plus contenue qu’au cours des années précédentes. « Ce net ralentissement de la croissance rompt avec la tendance haussière observée depuis 2016 (+7 % par an entre 2016 et 2023) », analyse le rapport.
Narcotrafic : un fléau en pleine expansion
Le trafic de stupéfiants est devenu une menace majeure en France, avec des chiffres en constante progression. « Peut-être plus important que le terrorisme », s’inquiétait récemment François Molins, ancien procureur général près de la cour de Cassation.
En 2024, 51 700 personnes ont été arrêtées pour des infractions liées au trafic de drogue, soit une augmentation de 6 % par rapport à l’année précédente. Cette hausse est particulièrement marquée dans les Bouches-du-Rhône, l’Isère et le Val-d’Oise, illustrant l’expansion du narcotrafic bien au-delà des quartiers traditionnellement touchés.
Par ailleurs, la répression des consommateurs s’est intensifiée : 288 000 personnes ont été mises en cause pour usage de stupéfiants, un chiffre en hausse de 10 % en un an. « Celui qui fume son joint ou prend son rail de coke parfois dans les beaux quartiers de Marseille, qui fait naître ces règlements de compte. Les premiers responsables de la situation, ce sont les consommateurs », avait dénoncé Gérald Darmanin en janvier dernier.
Une criminalité qui se diversifie et s’ancre dans le quotidien
La note de conjoncture du ministère de l’Intérieur souligne également que la délinquance prend des formes toujours plus variées. En 2024, la France a connu trois assassinats par jour, 600 cambriolages, 1 110 escroqueries quotidiennes et plus de 330 vols avec arme à feu.
Si certains délits reculent, d’autres s’ancrent durablement dans le paysage criminel français. La surreprésentation des étrangers extra-européens parmi les mis en cause pour certaines infractions, notamment les violences sexuelles et les crimes liés au narcotrafic, continue d’alimenter le débat politique. « Les étrangers extra-européens ne sont que 5 % de la population, mais représentent entre 7 % et 30 % des mis en cause selon les infractions », observe l’analyste Marc Vanguard.
Dans ce contexte, la pression sur les forces de l’ordre reste forte, alors que de nombreux quartiers font face à des tensions accrues. L’année 2024 marque ainsi une année de contrastes entre des améliorations notables et des tendances criminelles persistantes, laissant entrevoir les défis sécuritaires qui attendent les autorités en 2025.
6 commentaires
vert10
Les vols de téléphones portables pourraient être rendu inutiles. En obligeant les opérateurs télécoms à lister les numéros imei des téléphones perdus ou volés. Les téléphones portables perdus ou volés sont répertoriés par les opérateurs télécoms avec leur numéro de série. Et rendu inutilisables sur les réseaux du pays .Ce qui rend les vols de portables inutiles. Ce que font certains pays
Signaler un abusvert10
Un gouvernement incapable de prendre le taureau par les cornes . Déjà, dechéance de nationalité française des délinquants binationaux. Expluser définitivement les étrangers délinquants
Signaler un abusIrrefragable
Pour résoudre les problématiques liés à l'insécurité,il faut absolument mettre en œuvre des mesures systèmatiques d'expulsion/remigration pour tous les délinquants/criminels étrangers/binationaux.
Signaler un abusvert10
Le bon sens paysan, dites vous les pays du golfe ou Singapour, le Vietnam ou même l'Indonésie, Philippines. Font la même chose. Expluser les délinquants. La Suède envisage de déchoir de la nationalité suédoise les membres des gangs narcotrafiquants originaires irak ou Liban Syrie
Signaler un abusSapereAude
Dans la mesure où les statistiques montrent la forte prévalence de certains type de crimes et délits (quand ceux-ci sont croisés avec d'autres critères statistiques), alors peut-être qu'une politique pénale ferme, avec des peines minimales très importantes pour ce genre de crimes et délits (disons 10ans pour port de couteau, perpétuité réelle pour viol, 20ans pour atteinte violente à l'intégrité physique de la personne, etc...) alors naturellement ceux qui ont l'habitude d'être sur-représentés dans ces crimes et délits seront peut-être donc aussi ceux qui seront le plus écartés de la société. Bien sûr il faut à la base se ficher de se que dit la CDEH, du conseil constitutionnel, etc... En sommes, si certains ont comme pulsion de vie la destruction des autres, et ceci principalement via le prisme d'un certain type de crimes et délits, alors des sanctions très lourdes et ciblées sur ces mêmes crimes et délits devraient être un minimum pour dissuader, sinon pour se "débarrasser du problème", c'est à dire pour pour protéger la société ?
Signaler un abusIrrefragable
SapereAude, il faudrait au préalable construire des dizaines de milliers de nouvelles places de prison. Mais aussi durcir les conditions de détention (bannir les sorties au musée, par exemple),c'est-à-dire arrêter le "club med" pour se rapprocher de ce qui se fait au Salvador notamment.
Signaler un abusChargement