Politique
Le député RN Guillaume Bigot interpelle le gouvernement sur l’arrestation de Boualem Sansal
Le député RN Guillaume Bigot a interpellé le gouvernement ce mardi 26 novembre à propos de l’arrestation de Boualem Sansal par le régime algérien le 16 novembre dernier.
Dix jours après l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal par le régime algérien, le député RN Guillaume Bigot est monté au créneau, dénonçant le silence presque total du gouvernement français à ce sujet.
Boualem Sansal, « Voltaire algérien »
« À Alger, un régime cupide et brutal vient d’arrêter Boualem Sansal. Un Voltaire arabe, un Voltaire algérien et un Voltaire français » a tonné Guillaume Bigot, ancien éditorialiste chez CNews. « Alors pourquoi ce silence oppressant de votre gouvernement ? On nous explique que la diplomatie, pour être efficace, doit œuvrer discrètement. Mais l’arrestation, sans doute les mauvais traitements et la probable condamnation d’un homme de soixante-quinze ans qui est l’un des meilleurs esprits de langue arabe et de langue française, n’a pas été discrète et ne pas le fait d’un groupe terroriste. Elle est au contraire pour un régime le moyen spectaculaire de faire taire l’esprit critique, d’intimider des Algériens amoureux de la liberté. »
Arrestation de Boualem Sansal en Algérie | “Pourquoi ce silence oppressant de votre Gouvernement ?”@Guillaume_Bigot (RN) interpelle le Gvt : “Allez-vous au moins menacer de suspendre les visas ou les transferts de fonds ?”#DirectAN #QAG pic.twitter.com/J4Fl5bk5uu
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) November 26, 2024
Le député du Territoire de Belfort a également demandé au gouvernement de Michel Barnier de « menacer de suspendre les visas ou les transferts de fonds » vis-à-vis de l’Algérie. Depuis les accords de 1968 en effet, l’Algérie bénéficie d’un régime préférentiel sur le plan migratoire. Malgré les innombrables écarts diplomatiques du régime, ce privilège n’a jamais été remis en cause.
Une tiède réponse gouvernementale
Jusqu’à présent, aucun membre du gouvernement n’avait fait le moindre commentaire à ce sujet, pas plus qu’Emmanuel Macron, et ce malgré le fait que Boualem Sansal ait obtenu la nationalité française durant l’année 2024. L’écrivain reconnu et plusieurs fois récompensé croupit aujourd’hui dans les geôles algériennes malgré son âge avancé.
Seule « réaction », l’entourage du président de la République a dit ce dernier « préoccupé » : on le serait à moins ! La ministre déléguée au Commerce Extérieur et des Français de l’Étranger Sophie Primas a répondu aujourd’hui de son côté que l’équipe gouvernementale était mobilisée pour « pour la libération de ce défenseur de la liberté de parole ».
Si le régime d’Abdelaziz Tebboune n’a pour l’instant communiqué que par ses médias affiliés, il est probable qu’il ait emprisonné l’écrivain Boualem Sansal pour des raisons diplomatiques. Parmi les prétextes employés, on retrouve des propos qu’il avait tenus chez Frontières : « Ce qu’ont fait les militaires, c’est inventer le Polisario pour déstabiliser le Maroc parce qu’ils voulaient un système communiste. Ils ne voulaient pas que les Algériens se disent : peut-être que si on faisait comme le Maroc, ça serait mieux ; ils seraient plus libres, il y aurait du tourisme, les choses se passeraient un peu mieux […] Quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest faisait partie du Maroc […] la France a décidé arbitrairement de rattacher tout l’est du Maroc à l’Algérie. »
À lire aussi : Que risque Boualem Sansal en Algérie ? Les dernières informations Frontières
Aucun commentaire
Loading