Politique
La droite répond au discours de politique générale de Michel Barnier
Les différents chefs de parti de droite ont réagi après le discours de politique générale de Michel Barnier.
Le Premier ministre, Michel Barnier, a présenté, ce mardi 1er octobre, devant les députés, son discours politique générale qu’il comptait mener avec le gouvernement.
Marine Le Pen : un discours constructif, en attendant l’alternance
« Qu’allez-vous faire face à l’explosion de l’immigration légale et illégale ? », a-t-elle lancé à l’adresse du Premier ministre, en pointant du doigt les chiffres alarmants sur l’immigration et la sécurité. Sur la question des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, la dirigeante du RN a réclamé une fermeté sans faille, et propose de conditionner la délivrance de visas au renvoi des migrants clandestins par leurs pays d’origine. Elle plaide pour des mesures immédiates, comme la suppression des accords préférentiels avec certains pays, notamment l’Algérie.
La députée RN a aussi mis en garde sur le pouvoir d’achat. « L’état de la France ne nous permet plus de tolérer les demi-mesures », a-t-elle martelé. La présidente du Rassemblement National a exhorté le Premier ministre à prendre des décisions claires et courageuses, notamment pour alléger la pression fiscale sur les classes moyennes et populaires qu’elle juge « insupportable ».
La chef de groupe a également réclamé un véritable sursaut pénal et sécuritaire, avec la construction de nouvelles places de prison, la réintroduction de la double peine pour les criminels étrangers, et des sanctions plus sévères pour lutter contre la récidive.
Le discours de Marine Le Pen n’a pas seulement été critique. Son parti se veut force d’opposition constructive, en attendant la « grande alternance ».
.@MLP_officiel prend “l’engagement de ne jamais […] céder aux médiocres sirènes de la comédie des menaces de censure” et conclut :
“En attendant la grande alternance, nous resterons inlassablement les gardiens vigilants de l’intérêt de la France et des Français”#DirectAN #DPG pic.twitter.com/kMaCla3z1e— LCP (@LCP) October 1, 2024
Le « contrat moral » qui la lie à ses 11 millions d’électeurs, selon ses termes, est une responsabilité qu’elle promet de respecter, en veillant à ce que les priorités des Français soient au cœur des politiques publiques.
Éric Ciotti : un discours acerbe
Ciotti n’a quant à lui pas mâché ses mots, exprimant à la fois son respect personnel pour le chef du gouvernement et son profond désaccord avec les mesures proposées.
Le président de l’UDR ne laisse pas de place au doute. Si Michel Barnier avait demandé la confiance de l’Assemblée, il ne l’aurait pas obtenue, affirme-t-il. « Nous ne pouvons pas accorder notre confiance à un gouvernement qui propose comme première mesure une augmentation des impôts », lance-t-il d’emblée.
Éric Ciotti appelle à un audit sérieux et indépendant des finances publiques. La dette publique, les dépenses exorbitantes et un système fiscal jugé « infernal » sont autant de dossiers que Ciotti souhaite voir traités avec courage et détermination. « S’il existe des paradis fiscaux, c’est parce qu’il existe des enfers fiscaux, et la France en est le cœur », assène-t-il.
L’immigration occupe une place centrale dans le discours de Ciotti. Il dénonce une immigration massive qui, selon lui, met en péril la cohésion nationale, citant des chiffres alarmants : 514 000 étrangers sont entrés légalement en 2023, près d’un million en situation irrégulière, et une hausse de l’insécurité en parallèle. Il critique sévèrement la baisse du taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF), tombé à 6,9 % en 2023. « Pendant ce temps, les atteintes aux personnes ont augmenté de 80 % depuis 2017 », ajoute-t-il.
Deux lignes rouges, selon Éric Ciotti, ne devront pas être franchies : l’augmentation des prélèvements obligatoires et la gestion laxiste de l’immigration. Il propose, entre autres, de conditionner l’accès aux aides sociales à cinq ans de résidence pour les étrangers, et de réviser la Constitution via un référendum pour agir plus fermement.
Laurent Wauquiez : un appel au rassemblement
« Notre pays danse au-dessus du volcan », a martelé Wauquiez à plusieurs reprises, dressant le constat d’une nation au bord du gouffre, sur fond de chaos politique et d’impasses économiques. Pour lui, le risque est non seulement économique mais aussi politique, avec des élections législatives n’ayant produit aucune majorité claire, ce qui plonge le pays dans un « chaos institutionnel ».
L’heure n’est plus à l’indécision. « Il n’y a que deux choix : bloquer ou construire, le chaos ou la responsabilité », a-t-il insisté. Le chef de parti a ensuite réaffirmé la volonté de la droite républicaine de prendre ses responsabilités pour sortir le pays de l’impasse. « Nous avons pris nos responsabilités pour que la France ait un Premier ministre », a-t-il déclaré.
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