Élections européennes de 2024 : Marion Maréchal tête de liste de Reconquête

Une séquence de communication bien orchestrée. Dans un premier temps, Eric Zemmour, qui dans une tribune parue ce mercredi 6 septembre à 19 heures, révèle « J’ai décidé de confier à Marion Maréchal la mission de conduire la liste de Reconquête ! Pour les élections européennes » avant de poursuivre en expliquant, « Je souhaite qu’elle soit accompagnée par toute la jeune génération, venue de tous les partis de droite, qui m’a rallié pendant la présidentielle et qu’ils fassent le plus haut score possible » tout en précisant qu’il n’a pas vocation à candidater à toutes les élections.

Puis, peu après la déclaration d’Éric Zemmour au Figaro, la désormais tête de liste officielle, Marion Maréchal, qui s’exprime au JT de 20 heures sur TF1. Une courte intervention pour expliquer les motivations de son retour sur le devant de la scène politique et sa reconnaissance envers Zemmour pour sa « confiance ».

Au sein de l’entourage de Marion Maréchal, les efforts ont été intenses depuis juin dernier pour positionner la jeune femme en première place. Le combat fut rude pour y arriver à tel point que les proches de Marion Maréchal ont fortement recommandé qu’elle prenne les devants en confirmant sa position de tête de liste lors de la dernière fête de la violette le 24 juin 2023. La question d’Eric Zemmour restait et de l’avis de ses proches l’ancien candidat à la présidentielle n’avait pas abandonné l’idée de siéger au Parlement européen. Un proche du président de Reconquête me confie « Après avoir connu la présidentielle et un haut niveau d’adrénaline, c’était compliqué pour lui de se mettre en retrait. ».

 Prise de parole et référendum sur l’immigration :

Dans sa prise de parole sur TF1, Marion Maréchal met en avant l’importance cruciale de la mission qui lui a été attribuée. La jeune femme parle des élections du 9 juin 2024 comme d’une chance historique unique. Selon elle, c’est la première fois que son camp pourrait renverser la majorité actuelle de l’Union européenne, dominée par le centre et la gauche, en faveur d’une véritable droite. Cette alliance naissante entre les différents électorats, en ligne avec la vision de Reconquête d’une « union des droites », est pour Maréchal et Reconquête le moyen de défendre les valeurs fondamentales de leur civilisation plutôt que de se soumettre aux caprices de la Commission européenne.

En cela, Reconquête envisage de transformer ces élections en un référendum sur la question migratoire, pour des raisons «démographique, démocratique et d’efficacité». Maréchal soutient fermement cette vision, soulignant l’importance et l’inquiétude autour de cette thématique : «C’est un sujet majeur, central qui entraîne une grande angoisse existentielle». Elle ajoute qu’en tant que mère de deux jeunes filles, elle est profondément préoccupée par l’idée qu’elles grandissent dans un pays où les débats sur le voile et l’abaya deviennent monnaie courante. Mais également que le pays continue d’être marqué par les émeutes, les agressions et les crimes perpétrés par des migrants illégaux. Pour elle, l’immigration sera le thème central pour unir tous les électeurs de droite.

Le lancement de la campagne

Pour Reconquête, la campagne des Européennes s’engage maintenant. Et cela avec un objectif clair : marquer les esprits. Pour cela, un nouveau site de campagne de Reconquête « avec-Marion.fr » a été lancé, et le parti à d’ores et déjà annoncé que Zemmour et Marion feraient un premier déplacement ensemble ce samedi 10 h au marché de Cogolin. Des annonces sont à prévoir lors du discours d’Eric Zemmour ce dimanche à Gréoux-les-Bains comme me l’expliquait un cadre de Reconquête « Il y aura des éléments importants dans le discours de Zemmour dimanche. A priori, on n’aura pas le programme exact des Européennes mais on peut s’attendre à des éléments forts dans le discours. »

Il reste à déterminer la tournure que prendra la campagne pour les élections européennes. Assisterons-nous à une situation similaire aux midterms comme aux Etats-Unis, transformant alors l’élection en un référendum contre le président de la République en exercice ? Si tel est le cas, cela favoriserait une campagne ayant pris de l’avance. Une stratégie sur laquelle Marion Maréchal semble avoir parié.