Politique
Obsèques de Patrick Buisson : la disparition d’un résistant
Se sont déroulées ce mercredi à Paris, les obsèques de Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy, journaliste et grande figure de la droite conservatrice. Obsèques d’un penseur organique de l’ancien siècle. (Récit)
Mardi 24 décembre au matin, alors que l’Occident chrétien s’apprêtait à réveillonner en famille dans l’attente de célébrer la Naissance du petit Jésus, l’ancien essayiste et conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson s’éteignait à l’âge de 74 ans aux Sables-d’Olonne où il vivait. Il avait choisi de s’éloigner du tumulte médiatique et politique de la capitale.
Le corps sans vie de Patrick Buisson fut retrouvé deux jours après son décès, le 26 décembre à son domicile. Domicile où les forces de l’ordre sont intervenues. Après son décès, peu médiatisé, seules des personnalités politiques de droite ont pris la parole afin de lui rendre hommage. Marine Le Pen a salué « un homme de grande culture ». Éric Ciotti, lui, a évoqué un homme qui a « vu, avant beaucoup, les grands dangers qui menacent notre pays ». « Il était le meilleur analyste de l’opinion française, le plus profond, le plus iconoclaste aussi » a déclaré Éric Zemmour sur X (ex-Twitter).
Patrick Buisson : l’homme fort de la droite
L’historien et ancien journaliste fut le très proche conseiller de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012 lorsque ce dernier était à l’Élysée. Il fut également l’un des premiers défenseurs de l’union des droites, avec à l’époque le Front National. Une position qui lui avait valu de nombreuses critiques. Patrick Buisson promouvait la fin de ce si précieux cordon sanitaire, aujourd’hui presque révolu, à une époque où il était impossible pour tout homme qui souhaitait garder une carrière politique de serrer la main à un membre du Front. À l’époque, les ténors de la droite lui reprochaient en effet de surfer avec les thèses du Front national et d’avoir eu une responsabilité majeure dans la défaite de 2012.
Dix ans plus tard, c’est à l’oreille d’Éric Zemmour que Patrick Buisson chuchotait ses précieux conseils. Il faisait partie de ceux qui le poussaient à se présenter à la fonction suprême. Le trio Patrick Buisson, Philippe de Villiers et Éric Zemmour était depuis bien longtemps celui des penseurs de la droite dite « hors les murs ». En 2022, c’est aux Sables d’Olonne lors d’un déplacement en Vendée d’Éric Zemmour, alors officiellement candidat, que les trois fidèles compagnons se retrouvent. L’occasion pour Buisson et De Villiers d’apporter leur soutient à la candidature de l’ancienne vedette de CNews, et ce, devant la statue de Saint-Michel, menacée à l’époque d’être retirée d’une place publique.
Des obsèques simples et très politiques à l’image de l’homme :
C’est dans la même église où il a été baptisé 74 ans plus tôt que Patrick Buisson avait choisi que l’on célèbre sa messe des funérailles. C’est chose faite. Le rendez-vous était donné ce mercredi 3 janvier en l’église de Saint-Ferdinand des Ternes, dans le XVIIᵉ arrondissement de Paris. Une messe ouverte au public, mais peu communiquée sur les réseaux sociaux et dans les médias. Sur place, une centaine de personnes se sont déplacées pour rendre hommage à l’ancien essayiste. Beaucoup de personnalités de droite, de journalistes, d’essayistes et en parallèle, peu de personnes appartenant à l’entourage du défunt.
Au micro, lors de la messe, quelques rapides discours des proches de Patrick Buisson et une longue homélie, très politique, du père Augustin-Marie Aubry pour lui rendre hommage. Marine le Pen était présente, accompagnée de Jordan Bardella. Éric Zemmour et Stanislas Rigault étaient également présents, au premier rang. De nombreux journalistes du Figaro comme Eugénie Bastié aussi. Du JDD comme Charlotte d’Ornellas ou Geoffroy Lejeune. François Bousquet, l’avocat Pierre Gentillet, Paul-Marie Coûteaux et bien d’autres. Pourtant, on pouvait s’attendre à une couverture médiatique plus conséquente pour ce monument de la droite : de fait, si l’on met de côté les proches de Buisson, la liste des journalistes présents n’était pas bien longue. Certaines personnalités ont par ailleurs brillé par leur absence : Nicolas Sarkozy, Philippe de Villiers, et Les Républicains dont on n’a pas retrouvé le moindre représentant.
Conservateur pour certains, polémiste d’extrême droite pour d’autres et réactionnaire maurassien revendiqué, l’auteur de la Cause du Peuple laisse derrière lui toute une génération, la génération Buisson. Il laissera comme souvenir de lui une trace ineffaçable, ses différents livres, vendus par dizaines de milliers. Mais Patrick Buisson laisse aussi et surtout au monde d’en-bas une marque de fabrique bien personnelle : lutte acharnée contre le progrès, contre l’immigration et pour un retour vers le catholicisme traditionnel. C’était Patrick Buisson.
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