Société
17ᵉ arrondissement de Paris : une jeune femme violée dans la cour de son immeuble

Dimanche 14 janvier, une jeune femme a déposé plainte après avoir été victime d’un viol dans la cour de son immeuble, situé au 118 rue Cardinet, dans le 17ᵉ arrondissement de Paris. Selon ses déclarations, les faits se sont déroulés alors qu’elle rentrait chez elle après une soirée. Trois hommes, décrits comme étant de type nord-africain, l’auraient agressée à son arrivée dans la cour. Deux d’entre eux l’auraient immobilisée pendant que le troisième la violait avec ses doigts. Les agresseurs ont ensuite pris la fuite.
La victime, choquée, mais réactive, a immédiatement alerté les forces de l’ordre. Ses vêtements, précieux pour l’enquête, ont été placés sous scellés pour analyse. L’enquête a été confiée au 1ᵉʳ district de police judiciaire (1ᵉʳ DPJ). Cet événement relance, une fois encore, le débat sur l’insécurité persistante des femmes, y compris dans des lieux censés être protégés comme les résidences privées.
Des faits qui rappellent une autre affaire douloureuse
Ce viol rappelle inévitablement l’histoire de Claire Geronimi, victime d’une agression brutale en novembre 2023 dans le hall de son immeuble, situé dans le 8ᵉ arrondissement de Paris. Claire, alors âgée de 26 ans, a été attaquée en plein après-midi par un homme en situation irrégulière, visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis 2021.
Son agresseur l’avait plaquée au sol, étranglée et menacée de mort avant de la violer pendant une trentaine de minutes. Ce calvaire n’a pris fin que grâce à l’intervention d’une voisine, alertée par des bruits inhabituels. Traumatisée, Claire a eu le courage de témoigner publiquement, notamment sur le plateau de Touche pas à mon poste, où elle a dénoncé la non-application de l’OQTF concernant son agresseur, soulignant que celui-ci n’aurait jamais dû être présent sur le territoire.
Aujourd’hui, Claire témoigne régulièrement dans les médias et sur les réseaux sociaux pour dénoncer la récurrence des violences sexuelles et le manque de réponses concrètes des autorités. Dans un tweet qui a fait réagir, Claire a exprimé sa colère et sa tristesse, à propos de la nouvelle agression survenue rue Cardinet :
Cette jeune femme rentrait simplement chez elle, comme moi.
En passant la porte de son hall d’entrée, elle s'est retrouvée prisonnière de 3 hommes, qui l'ont violée. Elle a vu sa vie défiler, comme moi.
Le quartier? À deux pas de mon agression, dans le 17e arrondissement, comme… pic.twitter.com/MwV4wwMhCN
— Claire Geronimi (@ClaireGeronimii) January 14, 2025
Ce message a rapidement suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, réactivant le débat autour de l’insécurité dans certains quartiers de Paris.
Des chiffres alarmants et une réponse insuffisante
L’agression de la rue Cardinet n’est pas un cas isolé. Plus tôt dans la même semaine, une femme de 31 ans a été violée dans le parc de la Villette (19ᵉ arrondissement) par un homme qui l’avait abordée pour lui demander une relation sexuelle avant de l’agresser. Ces deux drames s’inscrivent dans une tendance préoccupante à Paris.
En 2023, la préfecture de police de Paris a recensé 93 viols et 656 agressions sexuelles dans des lieux publics ou assimilés (parcs, rues, jardins). Ces chiffres, bien que proches de ceux de 2022, montrent une stagnation inquiétante dans la lutte contre les violences sexuelles. Ces statistiques traduisent aussi l’incapacité des dispositifs actuels à garantir la sécurité des femmes dans les espaces publics, mais également privés. La question posée par Claire Geronimi – « Est-ce que ça peut s’arrêter un jour, s'il vous plaît ? » – résonne comme une injonction à ne plus détourner le regard.
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