Société
Bruno Retailleau accusé d’homophobie par les ultras marseillais
Lors de la rencontre OM-PSG de ce dimanche soir, les supporters marseillais ont créé une onde de choc bien au-delà du terrain de jeu. À la mi-temps, une banderole percutante a été déployée dans le secteur des Commando Ultras, l’un des groupes de supporters les plus influents de Marseille.
Dimanche soir, alors que le Classique entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain battait son plein, une banderole a été déployée au Virage Sud du Vélodrome, un lieu emblématique de la ferveur marseillaise. Les supporters de l’OM et plus particulièrement le groupe des Ultras, ont brandi un message à l’adresse du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau : « Retailleau soutien N.1 de la Manif pour tous. Et c’est nous les homophobes ? » Une interrogation provocante et incisive, qui vient questionner les positions passées et actuelles du ministre, connu pour son opposition au mariage pour tous dans les années 2010.
Une accusation franche de contradiction
Ce déploiement de banderole survient dans un contexte tendu. Jeudi dernier, une réunion s’est tenue au ministère de l’Intérieur en présence des instances du football français, pour renforcer les mesures contre les chants homophobes et racistes dans les stades. Lors de cette rencontre, les autorités ont proposé d’interrompre les matchs en cas de tels comportements, une décision qui a suscité des réactions mitigées au sein des groupes de supporters.
En cas de « ligne rouge » franchie, deux visions s’affrontent entre le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et le ministre des Sports, Gil Avérous. Retailleau se montre favorable à une interruption temporaire des rencontres en cas de débordement. Mais Gil Avérous, allant bien plus loin dans ses propos le jeudi 24 octobre, a annoncé que si des chants homophobes retentissaient durant OM-PSG, le match serait définitivement « arrêté et perdu pour l’équipe qui reçoit ».
Pourquoi les ultras ciblent Bruno Retailleau
Le choix de Retailleau comme cible ne doit rien au hasard. Ce ministre a été un fervent soutien de la Manif pour tous, un mouvement qui s’est opposé au mariage pour tous et qui reste, pour de nombreux supporters, associé à des prises de position conservatrices. En pointant cette contradiction, les Ultras remettent en question la sincérité des nouvelles directives politiques contre l’homophobie et montrent du doigt les failles d’un discours qui se veut moraliste mais dont les racines semblent marquées par un passé discutable.
Nouvelle banderole du virage sud, à destination du ministre de l’intérieur. #OMPSG @franceinfo pic.twitter.com/RQIfx8ykzD
— Julien Froment (@JulienFroment) October 27, 2024
Les tribunes deviennent alors pour les supporters, un espace d’expression libre, où les slogans et banderoles répondent aux injonctions venues d’en haut. Une véritable démonstration que le football, loin d’être un simple divertissement, est aussi un espace de revendication sociale et politique. Cette banderole, en pleine visibilité lors d’un match retransmis à l’échelle nationale, met en lumière le décalage perçu entre les discours officiels et la réalité du terrain.
En marge des banderoles, des chants homophobes contre les Parisiens
Outre les banderoles visant Retailleau, le stade a résonné de chants homophobes dirigés contre les joueurs parisiens, des insultes explicites telles que « Paris, on t’enc*le » et « les Parisiens sont des PD ». Ces chants, répétés et assumés par une partie du public phocéen, ont valu au stade plusieurs avertissements du speaker avant même le coup d’envoi. La tension est palpable : en cas de récidive de ces chants ciblés, l’arbitre pourrait interrompre le Classique OM-PSG, d’après nos confrères de RMC Sport.
Un signal fort du public à l’État, visant particulièrement Retailleau
Dans un climat où les chants homophobes continuent de secouer les stades de football français, la question de l’interruption des matchs en cas de dérapages devient cruciale.
Le Classique OM-PSG en a été le théâtre parfait : une banderole des supporters marseillais s’en prenant à Retailleau a capté l’attention nationale, illustrant le mécontentement d’une communauté qui perçoit les directives comme une attaque ciblée contre leur liberté d’expression et un double discours politique.
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SOURCES : Le Figaro TV / Foot Mercato / Ouest France
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