Chiffres de la délinquance en 2023 : la France orange mécanique

Les premiers chiffres de la délinquance pour l’année 2023 sont tombés. Le ministère de l’Intérieur, via un service statistique ministériel de la sécurité intérieure qui lui est rattaché, a publié un premier lot, peu fourni, de chiffres dans une « note de conjoncture » datée de janvier 2024. Même si cette note conjoncture ne regroupe qu’une partie des chiffres, elle permet déjà de se faire un avis général. Tous les indicateurs des violences ou presque sont en hausse. Un bilan annuel inquiétant pour l’année qui débuté et les enjeux sécuritaires que va connaitre cette dernière notamment du fait des Jeux Olympiques.

Cette note de conjoncture rattachée au ministère de l’Intérieur ne regroupe évidemment que les actes signalés à la police et transmis à la justice. Toutes les victimes ne portent pas plainte. Ce triste bilan pour Gérald Darmanin qui arrive en plein remaniement ministériel, pourrait possiblement peser dans sa reconduite ou non au ministère de l’Intérieur.

Délinquance : la France sous le signe de l’ensauvagement

Selon cette note de conjoncture du ministère de l’Intérieur, en 2017, il y avait 222 000 coups et blessures volontaires contre 362 000 aujourd’hui, soit une progression de 63 %. Même chose en ce qui concerne les violences sexuelles. Alors qu’en 2017, Emmanuel Macron déclarait vouloir faire du combat contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes une priorité, les chiffres n’ont pas baissé, au contraire. Les violences sexistes et sexuelles grimpent de 7 % sur un an. Ainsi, en 2023, il y a eu 87 000 faits signalés, soit une moyenne de 240 faits par jour. Selon Alain Bauer, criminologue reconnu, les homicides sont passés de 803 en 2014 à 1033 aujourd’hui. Une hausse de 28 %. En 2023, rien qu’à Marseille, ce sont près de cinquante personnes qui ont perdu la vie dans des règlements de comptes.

Pour le commun des mortels, ces chiffres ne sont pas surprenants. Après les émeutes de juin dernier, les viols barbares à répétition et l’assassinat du jeune Thomas, les chiffres ne pouvaient être que mauvais. Ces chiffres traduisent en réalité un phénomène déjà bien avancé, celui de l’ensauvagement, un terme longtemps refusé et aujourd’hui employé par le ministre de l’Intérieur lui-même pour parler des émeutes de l’été dernier.  Déjà en 2013, l’essayiste Laurent Obertone décrivait dans son très remarqué livre la France orange mécanique, l’insécurité grandissante qui, du fait de politiques laxistes et d’une immigration de masse, sévit de plus en plus violemment dans notre pays.

Des améliorations à noter

Dans cet échantillon rendu public, certaines améliorations sont tout de même à noter. Le plus marquant dans l’analyse de l’évolution de la violence en France est le fait qu’il ne s’agit pas de la violence dans le but de voler qui augmente, mais bien de celle gratuite, produit d’une délinquance en hausse.

Ainsi, en 2023, les vols avec armes (armes à feu, armes blanches ou par destination) tournent autour de 6 500 affaires par an sans augmentation visible. Les vols violents sans arme diminuent quant à eux de 9 % en 2023, avec 52 000 faits recensés (140 faits par jour). Cette année, même les vols sans violence sont en légère baisse (3%) avec près de 632 000 infractions recensées. 

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