Société
Lycée Maurice-Ravel : le proviseur menacé de mort démissionne
La récente démission du proviseur du lycée Maurice-Ravel à Paris, après des menaces de mort pour avoir demandé à une élève de retirer son voile, ravive les débats sur la loi interdisant les signes religieux à l’école.
Deux décennies après son instauration, la loi prohibant les signes religieux à l’école demeure un combat constant. Cette persistance s’est récemment illustrée par la démission du proviseur du lycée Maurice-Ravel à Paris, suite à des menaces de mort reçues pour avoir demandé à une élève de retirer son voile en février. Alors que la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, avait déjà exprimé son soutien début mars, le Premier ministre, Gabriel Attal, prévoit quant à lui une rencontre avec le proviseur ce mercredi après-midi à Matignon.
Maurice-Ravel : le symbole de la défaite de l’éducation nationale face à l’islamisme
Si le rectorat évoque un « départ à la retraite anticipé », le chef d’établissement invoque quant à lui des raisons de « sécurité ». Cette justification fait écho de manière sinistre aux récents assassinats des professeurs Samuel Paty (2020) et Dominique Bernard (2023), suscitant une réaction unanime de la classe politique.
Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France, a quant à elle affirmé son soutien au proviseur menacé de mort pour avoir fait respecter la loi sur l’interdiction des signes religieux, exigeant la plus grande fermeté envers les responsables : « Ses agresseurs doivent être mis hors d’état de nuire ! »
“Pas-de-vaguisme” : nouveau synonyme de collaboration ?
De son côté, le chef de file de la droite sénatoriale, Bruno Retailleau, a condamné le « pas-de-vaguisme » tacite qui règne selon lui depuis trop longtemps au sein de l’Éducation nationale. François-Xavier Bellamy, candidat tête de liste LR aux européennes, déplore quant à lui que « l’État laisse l’islamisme faire la loi dans notre école ».
Voilà à quoi aboutit le « pas de vague », voilà où nous mènent les petites lâchetés et les grands renoncements. La démission de ce proviseur est le résultat de la démission de l’éducation nationale et de l’Etat tout entier.
Une honte. https://t.co/OAC8fpHDxg
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) March 27, 2024
Marine Le Pen, leader du Rassemblement National a critiqué la loi contre le séparatisme adoptée durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, la jugeant inefficace contre l’islamisme. À gauche, si Boris Vallaud, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, a exprimé sa peine, il a également souligné que chaque départ de proviseur, surtout lorsque celui-ci est motivé par des menaces de mort, constitue un échec collectif.
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