Société
Mediapart dénonce l’« instrumentalisation » des JO contre les prostituées
Dans une enquête de terrain à la rencontre des prostituées des bois de Boulogne et de Vincennes, Mediapart dénonce la « répression » anti-prostituées clandestines.
Parmi les nombreuses causes défendues par Mediapart, il en est certaines qui prêtent tout de même à l’étonnement. Celle des « TDS » (comprendre, Travailleuses Du Sexe, autrement dit : prostituées) en est une.
Toustes Acceptess-T
L’association Acceptess-T., suivie par Mediapart pour les besoins de son reportage, est subventionnée à hauteur de 55 000 euros par l’État français. Son objectif ? « Lutter au respect des droits et à la qualité de vie des personnes transgenres » notamment en plaçant « au centre de son activité les personnes transgenres précaires, séropositives, travailleuses du sexe et/ou migrantes, et agit pour promouvoir et garantir la qualité de leur vie et leur santé ainsi que le respect de leurs droits » ainsi que le relate un document de la Mairie de Paris, qui leur accordait en 2022 20 000 euros d’argent public.
Alors concrètement, que fait l’association ? Parmi ses activités, on retrouve par exemple des maraudes dans le bois de Boulogne dans le bus Barreau de Paris Solidarité, association de centaines d’avocats parisiens venant bénévolement en aide aux « personnes en situation d’isolement » ayant pour but la « lutte contre l’exclusion ». Parmi ces personnes, les prostituées.
Officiant dans les bois de Boulogne et de Vincennes à Paris, trouvables en bord de chemin ou de route à la tombée de la nuit, les prostituées ne sont plus considérées comme des délinquantes, mais comme des victimes des proxénètes et des clients, ce qui empêche généralement leur interpellation.
Quand Mediapart regrette que l’on condamne les délinquants
Or, les prostituées sont souvent des transgenres sud-américaines clandestines. Si elles ne peuvent être arrêtées par la police pour leur activité pourtant peu morale, elles peuvent néanmoins l’être pour deux motifs : l’exhibition sexuelle et la clandestinité.
Ainsi, selon Aurélia Huot, avocate du Barreau de Paris Solidarité : « c’est clairement un contournement de la loi qui vise à criminaliser les travailleuses du sexe à qui on ne peut plus imputer le délit de racolage ». Si l’observatrice de la condition des « TDS » (le nom est pudique, avouons-le) est furax, c’est notamment parce que, de plus en plus régulièrement à l’approche des JO de Paris, les prostituées sont contrôlées et font l’objet d’OQTF. Mieux encore, il arrive qu’elles soient placées en CRA ou frappées d’IRTF (Interdiction de Revenir sur le Territoire Français) pour ce même motif d’exhibitionnisme.
Autre bonne nouvelle, alors qu’une seule OQTF par semaine était autrefois prononcée, ces derniers temps, leur nombre augmente, passant pratiquement à une par jour ! L’associaton Strass, spécialisée dans la défense des prostituées, déclarait ainsi que cette politique de lutte contre les travailleuses du sexe clandestines avait pour effet « une augmentation de la précarisation et de la criminalisation des travailleuses du sexe ». Mince.
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