Société
Trois mineurs interpellés après l’agression d’une collégienne car “Kouffar”
Une adolescente de 14 ans, victime de harcèlement au collège Arthur Rimbaud à Montpellier, est plongée dans le coma après avoir été violemment agressée par trois individus. L’attaque, survenue après une série d’insultes et de moqueries anti-françaises notamment.
Une collégienne agressée mardi au collège Arthur Rimbaud à Montpellier (Hérault) sera interrogée par les enquêteurs ce jeudi, selon les informations obtenues par Le Figaro auprès du parquet de Montpellier. La jeune fille mineure qui a été appréhendée était toujours en garde à vue mercredi et a admis « avoir porté des coups » lors d’une agression, rapporte le parquet dans un communiqué, précisant que deux autres mineurs âgés de 14 et 15 ans ont été appréhendés eux aussi.
Les trois suspects seront interrogés pour « tentative de meurtre sur mineur de moins de 15 ans », a détaillé Fabrice Bélargent, procureur du tribunal de Montpellier. L’un des trois mineurs appréhendés est déjà connu des services de police.
Agression : la jeune fille violemment frappée par trois individus
La jeune Samara, âgée de 14 ans, agressée devant le collège situé dans le quartier de la Mosson à Montpellier, a été violemment frappée par trois individus. La violence de l’attaque a plongé la jeune fille dans le coma, comme l’a précisé Fabrice Belargent mercredi 3 avril.
Invitée sur les ondes de France Bleu ce jeudi matin, Hassiba Radjoul, la mère de la victime, a raconté le réveil de sa fille. « Samara s’est réveillée hier du coma. J’ai pu discuter avec elle, la rassurer. Elle était très troublée en se réveillant, elle ne savait pas où elle était », a-t-elle confié, ajoutant que la jeune fille pensait encore « être au moment de l’agression ».
« Ma fille s’habille à l’européenne, toute la journée, c’était des insultes, on la traitait de kahba, ça veut dire p*te en arabe »
Selon les dires de sa mère, Samara était victime de harcèlement et était régulièrement insultée. « Samara se maquille un peu. Et cette jeune fille (qui aurait agressé Samara, NDLR) est voilée. Toute la journée, elle la traitait de kouffar, qui signifie mécréant en arabe », a rapporté Hassiba Radjoul sur Europe 1 ce jeudi matin. « Ma fille s’habille à l’européenne. Toute la journée, c’était des insultes, on la traitait de kahba, ça veut dire p*te en arabe. Ce n’était plus vivable physiquement et psychologiquement », a-t-elle poursuivi.
La mère de Samara a également mentionné une teinture rouge que sa fille avait décidé d’appliquer sur ses cheveux, ce qui avait suscité les railleries de ses camarades. « Maman, ce n’est plus possible. Toute la journée, ce sont des rires, ce sont des moqueries, des insultes… », avait alors confié Samara à sa mère.
La jeune fille attendue devant son collège
Le jour du drame, la mère de Samara explique avoir été « prévenue » par le professeur principal de sa fille. Vers 12h30 ce mardi, un « groupe de jeunes », étrangers au collège Arthur Rimbaud, s’était rassemblé devant l’établissement pour « attendre sa fille », a-t-elle avancé ce matin sur France Bleu. Inquiète, Hassiba Radjoul demande à l’enseignant si elle doit venir chercher sa fille dès maintenant au collège, mais ce dernier la rassure : la jeune fille est en sécurité à l’intérieur de l’établissement. Cependant, en fin de journée, toujours inquiète, la mère rappelle le professeur, qui se montre cette fois-ci beaucoup plus préoccupé : « je crains pour votre fille, venez la récupérer ».
À ce moment-là, Hassiba Radjoul aurait immédiatement contacté la vie scolaire : « Je leur ai demandé expressément de ne pas laisser sortir ma fille », a-t-elle affirmé à nos confrères, précisant qu’elle viendrait la récupérer à 16h. « On m’a confirmé à deux reprises qu’elle resterait devant le portail et qu’elle m’attendrait à l’intérieur de l’établissement », a-t-elle ajouté.
Snapchat à l’origine de cette agression ?
Cependant, le message semble ne pas être parvenu à tous les surveillants et la jeune fille est malheureusement sortie de l’établissement. Vers 16h15, Hassiba Radjoul a appelé une vingtaine de fois, en vain. Elle a alors contacté les surveillants de la vie scolaire, qui lui ont répondu : « On est désolé, mais l’information n’a pas été transmise, le surveillant l’a laissé sortir ». Sans se douter du guet-apens qui attendait la jeune fille.
Selon la mère de la victime, un compte Snapchat serait à l’origine de cette agression. Un élève aurait emprunté l’identité de Samara et aurait publié des photographies de collégiens « dans le but de lui nuire », rapportent nos confrères du Midi Libre.
Emmanuel Macron condamne cette agression
L’une de ces photos représenterait un garçon dont le visage aurait été modifié par « un filtre » et le collégien aurait alors souhaité « se venger ». L’histoire aurait rapidement circulé dans le secteur, jusqu’aux oreilles d’autres élèves de différents établissements, appelant à un règlement de comptes vendredi dernier. « On verra bien mercredi, tu es foutue, je vais te planter », aurait déclaré l’un d’eux.
« Sur ces sujets, je n’ai jamais fait preuve de quelque faiblesse que ce soit », a réagi ce jeudi Emmanuel Macron. Le président de la République a rappelé « qu’un travail de la justice est en cours », ajoutant attendre « le retour plein et entier des travaux de la justice, de la préfecture et du rectorat ».
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