Union-Européenne
Jean-Lin Lacapelle : « L’Union européenne organise la submersion migratoire ! »
Rencontré au cours de notre reportage sur l’immigration en Europe du Nord, Jean-Lin Lacapelle revient sur la politique de l’UE menée par Ursula von der Leyen, et nous explique comment reprendre le contrôle de nos frontières, sur l’immigration comme sur la drogue.
Comment est-ce que la drogue entre en Europe ? Selon vous, l’UE met-elle en œuvre des politiques qui permettent de lutter contre ce fléau ?
J’aimerais que l’Union européenne mette en place un certain nombre de protections. Elle nous avait promis beaucoup de choses, mais il n’en est rien. Aujourd’hui, la majorité de la drogue en Europe est issue de pays extra-européens. C’est notamment le cas des Balkans que l’UE souhaite intégrer, mais aussi de pays nord-africains ou d’Afrique noire. Cela pose de gros problèmes, dernier exemple en date, l’islamiste de Bruxelles qui a assassiné deux Suédois avait été lui-même déjà mis en cause dans une affaire de drogue. De même pour le trafic de crack qui fait des ravages dans certains quartiers parisiens, les dealeurs sont issus du Sénégal et présent illégalement sur notre territoire.
On pourrait même créer un concept d’islamo-criminalité, car M. Merah, les frères Kouachi, Koulibali, avaient été condamnés pour trafic de drogue dans le passé. Certaines mosquées sont même contrôlées par des racailles. L’Europe n’a donc pas tenu ses promesses, elle ne protège pas, puisqu’il faut le faire en amont, au niveau des frontières et en avale, dans la répression et dans la judiciarisation.
Comment contrôle-t-on ces frontières ?
Il faut rétablir les doubles frontières, c’est-à-dire des frontières au niveau de Schengen et au niveau national. Nous le réclamons depuis longtemps. 80 % du hachisch présent en Europe provient du Maroc. On sait pertinemment comment s’approvisionnent les trafiquants de drogues. Le seul moyen de remédier à cela, c’est d’abord de la répression au niveau national. Combien de multirécidivistes sont dans nos rues ? Et enfin, dans le but de juger sévèrement ces trafiquants, il faut que les magistrats aient des consignes claires là-dessus.
Quant à Schengen, lors de sa création, ce traité devait tenir des promesses, le contrôle des frontières, la régulation des flux migratoire et le blocage des trafics d’armes, de prostitution, etc. À l’heure où nous parlons, les frontières ont totalement disparu, le pacte extrêmement dangereux d’asile et d’immigration est voté et l’Union européenne souhaite désormais intégrer l’Albanie qui fait partie des pays les plus mafieux et corrompus de l’Europe de l’Est.
Vous êtes membres de la délégation entre la France et la Serbie. La frontière entre l’UE et la Serbie est extrêmement poreuse, comment agir ?
Je connais bien la Serbie en effet, je ne la compare par à l’Albanie ou au Kosovo, ce sont des pays qui n’ont pas la même histoire ni la même religion. La Serbie à toujours était un allié de la France. Pour avoir été en Roumanie et en Moldavie, je peux vous assurer que dans ces pays l’immigration est régulée. Il y a des postes aux frontières et des contrôles réguliers.
Vous parliez du pacte migratoire sur l’immigration, pouvez-vous résumer de quoi il s’agit ?
Nous pensons que l’immigration est un problème : pour l’Union européenne, c’est un projet. Je l’ai bien vu à Lampedusa dernièrement. J’y suis allé juste après la crise d’il y a quelques mois. Pour avoir discuté avec les différents interlocuteurs qui gèrent les centres de détentions, la Croix Rouge, les gardes côtiers, etc., on s’aperçoit que tout le monde est à la disposition de l’UE et que cette submersion est organisée.
Certains gardes côtiers m’expliquaient qu’ils avaient l’ordre d’aller à 450 km des côtes pour récupérer les migrants qu’ils amenaient par la suite sur les côtes européennes. Tous les migrants sur place m’ont dit qu’ils restaient au centre entre 12 et 24h, qu’ils étaient enregistrés, soignés, habillés, nourris et puis envoyés dans les différents pays européens. Le pacte migratoire, c’est l’interdiction de refouler les clandestins, c’est l’obligation de régulariser tous ses migrants qui entrent chez nous, et c’est l’obligation sous peine d’amende d’accepter la répartition des migrants au sein de l’UE. Ce pacte permet ainsi de continuer cette submersion migratoire. Car, si vous refusez la répartition qu’oblige ce pacte, alors vous vous verrez infliger une amende.
Un récent communiqué de presse de l’UE incitait fortement Frontex à coopérer avec les migrants après ce qu’il s’est passé en Grèce avec les pushbacks. Il se réjouissait que l’on accueille plus de migrants par la Lituanie. Frontex est-il en train de devenir une agence de voyage ?
Frontex devait devenir la police des frontières européennes. Avec le groupe Identité et Démocratie (ID) auquel j’appartiens, nous avons récemment reçu l’ancien patron de Frontex, limogé par Emmanuel Macron et par l’ancien ministre de l’Intérieur, car il accomplissait simplement sa mission. Frontex est devenu une hôte d’accueil comme le dit régulièrement Jordan Bardella. Elle n’a plus vocation à nous protéger, mais à accueillir et repartir.
Venons-en à la campagne des élections européennes. Les sondages sont très favorables au RN, vous êtes d’ailleurs crédités à plus de 30 %. Quelle est votre ambition durant ces élections ?
Tout d’abord, j’appelle à l’humilité. J’ai derrière moi quarante ans d’engagement politique et beaucoup de choses peuvent se passer en quelques mois. En effet, Jordan Bardella progresse rapidement : il avait déjà réalisé 23 % en 2019, tandis que la liste Renaissance recule. En réalité, deux modèles vont s’affronter durant ces élections européennes. Le modèle du mondialisme avec les frontières totalement ouvertes et le modèle patriote, un modèle de protection sur les sujets sociaux, économiques et identitaires.
Il y a deux autres groupes classés à droite en plus du vôtre (ID), le PPE et ECR. S’ils obtiennent des scores suffisants, seriez-vous capable de former une coalition avec eux ?
C’est à Marine Le Pen et Jordan Bardella de trancher sur ces sujets. Il y a par exemple avec nos alliés espagnol de Vox qui siègent au sein groupe ECR, beaucoup de choses sur lesquelles nous pouvons nous entendre. L’immigration, la critique de l’écologie punitive, la critique de l’arrêt des moteurs thermiques, des valeurs communes, la famille par exemple. Il y a des décisions complètement folles qui sont prises au sein de l’UE, la gauche et le centre mou, parfois avec le PPE votent ces folles décisions. Si demain l’ECR, ID et tous ceux qui le souhaitent l’acceptent, nous pourrions obtenir des majorités de votes et donc inverser cette folie politique. C’est tout l’enjeu de l’échéance qui arrive.
Il y a un certes, un réveil des droites en Europe. Néanmoins, croyez-vous qu’un jour, Ursula von der Leyen sera remplacée par un président de Commission européenne patriote, qui lui défendra réellement les intérêts de l’Europe ?
Si demain quelqu’un remplaçait Mme von der Leyen, nous ferions tout pour qu’il n’ait pas le même pouvoir. Nous souhaitons un autre mode de gouvernance. Nous voulons une grande Europe des Nations, dans laquelle chaque Nation conserverait sa souveraineté.
Il y a eu une crise diplomatique avec les pays arabes à la suite des tragiques événements du Moyen-Orient. Selon vous, Ursula von der Leyen doit-elle avoir une voix diplomatique ?
Elle n’est pas dans son rôle, elle n’aurait pas dû se rendre sur place. Elle n’a pas prévenu le conseil de l’Europe, constitué de 27 chefs d’États. Elle n’aurait jamais dû aller en Azerbaïdjan pour signer un contrat de gaz. Madame von der Leyen s’accorde une certaine liberté à ce niveau-là. Même chose avec l’affaire des SMS entre madame von der Leyen et le PDG de Pfizer. La commission européenne à un rôle de conseil et non de gouvernance.
Est-il audible pour les Français de dire : « nous souhaitons faire le plus haut score aux élections européennes afin que, par la suite, nous réduisions le pouvoir de l’Europe » ?
Ce n’est pas comme ça qu’il faut l’expliquer. Les Français doivent comprendre que c’est l’UE qui décide de tout aujourd’hui. Le projet des retraites fut décidé par l’UE. La Commission a dit simplement : « Si vous souhaitez vos 40 milliards de relances, il vous faut réformer le système des retraites et l’harmoniser avec les systèmes de l’UE ». Même chose pour la politique migratoire, le non-refoulement des migrants, le traitement des demandes d’asile qui se font dans les pays d’arrivée. Même chose avec les traités libre-échange : nous sommes en train de tuer notre agriculture ! Le traité avec le Canada, par exemple, que nous sommes en train de signer. Ce traité va tuer notre agriculture ovine, il en est de même avec l’élevage bovin. Nous apportons la viande bovine du Canada à 25 % moins cher. 80 % des viandes qui se retrouvent dans les cantines des écoles françaises sont importées. Nous, nous prônons le localisme.
Les Français doivent comprendre que cette Europe qui devait nous protéger de tout n’a rien fait. Il faut changer l’Europe, les Français doivent continuer leur éveil. Il y a ces derniers temps le printemps des patriotes. Il faut que cela persiste afin que notre civilisation persiste. Je me bats pour les Français, pour mes enfants et mes ancêtres qui se sont battus.
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