Société
Malika Sorel, numéro 2 de la liste RN aux européennes, s’est discrètement désaffiliée de son groupe "Patriotes pour l'Europe"

Un silence remarqué après la condamnation de Marine Le Pen
La discrétion de Malika Sorel, numéro 2 sur la liste RN aux européennes de 2024, interroge aujourd’hui jusque dans les couloirs du Parlement européen à Bruxelles. Alors que Marine Le Pen a récemment été condamnée dans l'affaire des assistants parlementaires, l’eurodéputée n’a eu aucune réaction publique, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les médias. Une absence remarquée puisque Jordan Bardella l’avait pourtant présentée en grande pompe comme une « grande intellectuelle française ».
Ce silence a rapidement été relevé par plusieurs cadres du parti. Un responsable de la délégation RN à Bruxelles confie à Libération : « Elle vit sa vie loin de tout le monde, elle casse les pieds à tout le monde donc elle s’isole ». Un autre pilier du groupe ajoute, plus caustique : « À force de vouloir être un cas à part au prétexte qu’elle serait supérieure, elle se met à l’écart et finira nulle part ». Un troisième cadre ironise même en évoquant la possibilité qu’elle « finira peut-être par renvoyer des SMS à Macron », référence directe à son offre de service à Emmanuel Macron révélée par le Canard Enchaîné avant son ralliement surprise au RN.
Une désaffiliation confirmée
Mais l’éloignement de Malika Sorel ne se limite pas à ce silence gênant. Initialement étiquetée RN sur le site du Parlement européen, l’eurodéputée apparaît désormais comme « Sans parti ». Une source interne interrogée par Libération explique clairement : « Ça veut dire qu’elle a fait la démarche de se désaffilier ». Cet acte officiel marque un tournant significatif dans la trajectoire de celle qui était censée être une recrue phare pour le RN.
Cette rupture n’est pourtant pas totalement inattendue. Dès sa campagne, Malika Sorel s’était démarquée à plusieurs reprises de la ligne officielle du parti. Par exemple, elle avait dénoncé publiquement le projet de remigration de l’AfD, partenaire historique du RN au Parlement européen, soulignant sur LCI le 23 mai 2024 qu’elle se « réjouit de la rupture avec l'AfD » et fustigeant un projet de remigration « contre lequel Marine Le Pen s'est toujours élevée ».
Autre écart significatif : en novembre 2024, devant le Parlement européen, elle avait clairement pris position pour défendre l’Algérie lors de l’affaire Boualem Sansal : « Ceux qui utilisent ce drame pour exprimer leur hostilité envers l’Algérie et les Algériens desservent la cause de Boualem Sansal ». Cette prise de parole avait fortement irrité ses collègues du RN, peu favorables à l’Algérie dans les dossiers géopolitiques sensibles.
Un engagement pro-algérien qui agace
Cette inclination pro-algérienne est devenue un point sensible au sein du RN. Un cadre frontiste soulignait déjà en novembre dernier : « Pas un mot sur la politique algérienne, c’est pour le moins paradoxal. Surtout dans un parti qui, dans la rivalité entre l’Algérie et le Maroc, a clairement choisi le Maroc ». Cet éloignement de la ligne officielle avait été exacerbé en juillet précédent, lorsqu'elle avait critiqué la reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental : « L’État français aurait dû rester neutre », tandis que Marine Le Pen saluait la position du président.
Les tensions se sont également exprimées sur le plan personnel. Un cadre du parti raconte, agacé : « Elle intervient sur tout, tout le temps, prend des initiatives sans en parler à qui que ce soit, commence toutes ses interventions en disant “moi en tant qu’intellectuelle”, prend des contacts avec tout le monde sans en référer à qui que ce soit ». Un autre rappelle même une anecdote révélatrice : elle aurait refusé un bureau prestigieux parce qu'il n’avait pas de cabinet de toilettes privatif, ce qui aurait achevé de la couper définitivement du groupe.
En attendant, la direction du RN semble embarrassée par cette situation. Un haut cadre à l’Assemblée nationale résumait, sarcastique : « Que la délégation RN au Parlement européen se débrouille avec ses… prises de guerre ».

4 commentaires
Lorsqu'un député européen, élu sur une liste, se désaffilie , ne devrait-il pas être déchu de son poste laissant la place ainsi à un autre candidat dans la liste ? Je pense ici à Marion Maréchal et ses deux ou trois acolytes qui se sont servi de la liste Reconquête comme d'un piédestal pour avoir accès à un mandat très, trop bien rémunéré pour, combien au juste, cinq, six ans ? Après tout, la soupe européenne est bonne, il ne faut pas bouder son plaisir . Quant à Malika Sorel elle a cherché à se placer chez François Fillon, puis Macron, allez savoir où encore car on sait très peu de choses de cette femme . Là aussi elle cherche à remplir son bol de soupe... comme tant d'autres .
JCHDR
Mauvaise pioche du RN sur ce coup la . Malika Sorel se révèle être simplement une opportuniste avec un ego surdimensionné .
Ce sont des politiques et ils font de la politiques. Cest a dire coups bas, mensonges, trahisons, et mensonges, zt mensonges
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