Gérald Darmanin veut élargir la saisie des téléphones dans la lutte contre le trafic de drogue

Gérald Darmanin a annoncé sa volonté de généraliser une expérimentation mise en place par le procureur de Bayonne pour lutter contre le trafic de drogues. À partir de maintenant, non seulement les consommateurs et les trafiquants seront soumis à l'amende forfaitaire déjà existante, mais leurs téléphones portables seront également saisis, et ce, de manière systématique.

« Je vais donner une instruction, une circulaire cet après-midi à tous les procureurs de la République de France, afin que, dès qu'ils sont interpellés, les consommateurs et vendeurs de drogue, en plus de payer l'amende, voient leur téléphone portable saisi », a annoncé le ministre de la Justice sur Franceinfo jeudi 24 avril. Cette décision vise à élargir à tout le pays l'initiative lancée à Bayonne, où les téléphones des usagers de drogues sont confisqués pour lutter contre les transactions via des messageries cryptées.

Selon Gérald Darmanin, la saisie des téléphones portables pourrait avoir un effet dissuasif plus puissant qu’une simple amende ou qu’une poursuite judiciaire. En effet, la loi permet déjà de confisquer divers objets, tels que des voitures ou des motos, en attendant qu'une condamnation ne soit prononcée. « La saisie de vos objets est parfois plus dissuasive qu’une poursuite judiciaire », a-t-il expliqué. En ce sens, le ministre semble vouloir intensifier cette approche, qui est déjà en place à Bayonne, pour créer un précédent à l'échelle nationale.

Le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier, a justifié cette méthode en précisant qu’il s'agissait d'une répression plus marquée de l'usage des stupéfiants. Selon lui, le téléphone mobile est un outil clé dans les transactions de drogues via des réseaux cryptés, de plus en plus utilisés par les trafiquants. Il a également ajouté que cette saisie systématique aurait pour but de frapper directement là où cela fait mal. « Ce phénomène, souvent désigné par des termes comme Ubershit ou Ubercoke, mérite d'être combattu en ciblant les outils de communication utilisés par les trafiquants », a-t-il expliqué.

À lire aussi : Marseille : 21 trafiquants interpellés dans une opération contre le narcobanditisme de haut niveau