Société
Tribune de soutien à Fabrice Balanche : 50 universitaires dénoncent un « signal d'alarme »

L’affaire Fabrice Balanche continue de secouer l’université Lyon 2. Plus de cinquante universitaires, parmi lesquels les anciens ministres Jean-Michel Blanquer et Luc Ferry, ont publié ce vendredi 18 avril une tribune dans Le Figaro, exprimant leur soutien au géographe, cible d’une violente campagne de dénigrement de la part d'étudiants militants. Les signataires dénoncent un « signal d’alarme » pour la liberté académique en France et exigent la démission de la présidente de l’université, Isabelle von Bueltzingsloewen, accusée d'avoir failli à son devoir de soutien institutionnel.
Une campagne de dénigrement orchestrée contre Fabrice Balanche
Le 1er avril 2025, Fabrice Balanche, maître de conférences reconnu pour ses travaux sur le Moyen-Orient, a vu son cours interrompu sur le campus de Bron par un groupe d’étudiants cagoulés l’accusant d’être « raciste », « sioniste » et « pro-Assad ». Selon les signataires de la tribune publiée dans Le Figaro, ces militants « lui reprochent un supposé soutien au régime syrien de Bachar el-Assad ainsi que des positions prétendument islamophobes », allant jusqu’à publier des visuels diffamatoires.
Ce n’est pas la première fois que Fabrice Balanche est pris pour cible : quelques semaines plus tôt, il s’était opposé à l’organisation sur le campus de soirées de rupture du jeûne du ramadan, jugeant que cela violait le principe de neutralité de l’université. Ce refus lui avait valu de violentes critiques sur les réseaux sociaux et des accusations d’« islamophobie ».
Une réaction institutionnelle jugée « inadmissible »
Pour les signataires de la tribune, ce qui choque davantage encore que les actions militantes, c’est la réaction « extrêmement prudente, puis complaisante » de la direction de Lyon 2. La présidente Isabelle von Bueltzingsloewen, interrogée par La Tribune de Lyon, avait en effet déclaré ne pas être étonnée « que cette interruption tombe sur ce collègue-ci au vu de ses positionnements sur Gaza ». Une réaction jugée scandaleuse par les universitaires, qui y voient « un désaveu du professeur agressé ».
Xavier-Laurent Salvador, initiateur de la tribune, a déclaré sur CNEWS : « Elle a montré sa faiblesse et son désaveu des valeurs essentielles [...] comme la liberté académique, la légitimité de l’enseignant, son renom et son prestige. » Il estime que « la démission de la présidente de l’Université Lyon 2 est inévitable ».
Des soutiens politiques croissants, l’affaire devient nationale
L’affaire a pris une ampleur politique. Jérémie Bréaud, maire LR de Bron, a également réclamé la démission d’Isabelle von Bueltzingsloewen sur CNEWS, dénonçant « une complicité idéologique avec les étudiants qui veulent [...] piétiner la laïcité et les valeurs de la République ». La région Auvergne-Rhône-Alpes, présidée par Fabrice Pannekoucke (LR), appuyée par Laurent Wauquiez, a demandé une « mission d’inspection indépendante », dénonçant « les dérives préoccupantes ayant lieu au sein de l’université Lyon 2 ».
De son côté, le sénateur écologiste Thomas Dossus a pris la défense de la présidente, affirmant : « La présidente n’a fait que rappeler les propos outranciers du professeur Balanche. Si vous avez du mal avec les faits à ce point, on ne peut pas grand-chose pour vous. »
Un enjeu crucial pour la liberté académique en France
Les signataires de la tribune alertent sur les conséquences de cette affaire. Selon eux, la réaction passive de l’université « encourage la censure et l’autocensure », créant un climat où les enseignants-chercheurs craignent d’aborder certains sujets, de peur « d’être dénoncés, harcelés ou lâchés par leur propre institution ».
Ils appellent donc à une mobilisation collective pour défendre la liberté académique : « Nous nous tenons résolument aux côtés de Fabrice Balanche, à la fois pour le défendre publiquement, mais aussi pour l’assister concrètement sur le plan judiciaire. Nos collectifs sont mobilisés et disposent des ressources nécessaires pour faire valoir le droit, la justice et l’honneur du service public. »
Pour eux, la présidente de l'université « ne peut pas rester en fonction après un tel reniement des principes fondamentaux de la république universitaire. »
L'affaire Balanche dépasse ainsi largement le cadre lyonnais et devient un enjeu crucial pour l’avenir de la liberté d’expression et d’enseignement dans les universités françaises, en permanence harcelée par l'extrême gauche militante et politique.

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