Enquêtes
La radicalisation numérique de la France insoumise

Pour sonder les obsessions, les silences éloquents et les petits calculs de La France Insoumise, il nous a fallu plonger tête la première dans un océan de données brutes : environ 40 000 tweets, piochés dans les comptes X de vingt élus LFI et de leurs collaborateurs les plus actifs — parfois plus loquaces en ligne qu’à l’Assemblée. Entre juin 2023 et février 2025, cette matière a été confiée à une intelligence artificielle, chargée de disséquer chaque publication, de traquer les signaux d’engagement, les vagues de retweets, les salves de likes. Le contenu a été décomposé en 674 sujets distincts, puis rassemblé en 31 grandes thématiques — autant de fenêtres ouvertes sur les priorités d’un mouvement qui, à défaut de toujours convaincre, sait parfaitement où porter le mégaphone.
Mais avant de plonger dans le vif de l’analyse, un peu de ménage s’imposait. Tous les tweets ne méritaient pas qu’on s’y attarde : certains bruyants, mais creux, n’exprimaient ni programme clair ni idéologie tranchée. On a donc mis de côté les 3,9 % de messages relevant de la politique locale ou de la vie quotidienne de l’élu. Même sort pour les 4,1 % de tweets sur les coulisses parlementaires ou les faits divers politiques, et pour les 16,7 % de publications électoralistes : appels au vote, annonces de meetings, invocations désespérées de l’union de la gauche… Enfin, les 2,4 % de tweets inclassables ont été relégués dans les limbes de l’analyse. Ce qu’il reste, c’est un corpus nettoyé, épuré, où se dessinent enfin les vraies lignes de force de LFI.
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