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« Dehors », « c'est de la racaille » : des centaines de Palestiniens poursuivent leurs manifestations contre le Hamas

Depuis plus d’un mois, des centaines de Palestiniens se rassemblent à Gaza pour exprimer leur opposition au Hamas, qu’ils tiennent pour responsable de la situation désastreuse dans laquelle ils vivent. Ces manifestations, marquées par des slogans hostiles au mouvement islamiste, appellent à la fin de la guerre en Israël.
À Beit Lahia, dans le nord de Gaza, des slogans tels que « Hamas dehors, dehors » ou « Le Hamas, c’est de la racaille » ont été scandés lors de récents rassemblements. Abou Ismaïl Wachah, un habitant participant à ces manifestations, a déclaré soutenir « toute action qui appelle à mettre fin à la guerre ». Il décrit une population « assiégée, au milieu des destructions », souffrant en permanence. Ces manifestations traduisent un ras-le-bol face aux conditions de vie et à la gestion du Hamas, accusé d’aggraver la crise humanitaire.
Une opposition historique au Hamas
Le Hamas, bien qu’ayant remporté les élections en 2007 à Gaza, n’a jamais fait l’unanimité. Pierre Berthelot, professeur de géopolitique et spécialiste du Moyen-Orient, explique à Atlantico : « Le Hamas n’a jamais été hégémonique et n’a jamais rassemblé 95 % des voix à Gaza. Il y a toujours eu des courants opposés. » La question centrale, selon lui, est de savoir si ces opposants peuvent aujourd’hui proposer une alternative viable au mouvement islamiste. Moumen al-Natour, avocat gazaoui et ancien prisonnier politique, va plus loin : « Nous n’avons pas choisi le Hamas, et maintenant, le Hamas est déterminé à diriger Gaza et à lier notre destin au sien. Le Hamas doit se retirer », a-t-il affirmé à la BBC.
Les manifestants dénoncent des conditions de vie inhumaines. Dawood Zayed, habitant de Beit Lahia, témoigne : « Nous vivons au XXIe siècle et nous sommes privés des droits humains les plus élémentaires. Nous ne pouvons même pas nous procurer un morceau de pain. » Il ajoute vouloir « une vie simple, dans la liberté et la dignité », sans voir ses proches mourir faute de soins médicaux ou d’hôpitaux fonctionnels. Depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas, environ 2,4 millions de personnes ont été déplacées au moins une fois à Gaza, et 51 305 personnes sont décédées.
La répression des dissidents
Manifester contre le Hamas comporte des risques importants. Le mouvement islamiste tolère peu la dissidence, et les actes de répression sont fréquents. En mars, Oday al-Rubai, un participant aux manifestations anti-Hamas, a été enlevé par des hommes armés dans un refuge à Gaza. Son corps a été retrouvé peu après, selon la BBC. L'incident illustre les dangers auxquels s’exposent ceux qui osent critiquer publiquement le Hamas.
Ces manifestations montrent un profond fossé entre certains Gazaouis et le Hamas. Mais dans un climat de guerre, de destructions et de répression, il est difficile pour les opposants de s’organiser ou de proposer une véritable alternative politique. Pour les manifestants, mettre fin au conflit est une condition essentielle à tout changement durable.
À lire aussi : 110 ans du génocide arménien : un crime nié par la Turquie, une menace persistante contre l’Arménie

1 commentaire
Jack
Avez-vous entendu des réactions sur le sujet de la part de LFI- NUPES, les grands partisans du Hamas et du Hezbollah ? il est vrai que leur leader JLM doit faire face à son ancienne égerie D. Simonnet qui l'accuse d'harcèlement ?
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