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Un consultant mauritanien islamiste a travaillé pour le ministère de la Justice de 2016 à 2019

Une mission officielle… pour un profil désormais sous surveillance
E.H., un ressortissant mauritanien de 53 ans, a été prestataire du ministère de la Justice entre 2016 et 2019. Diplômé en informatique, basé à Bruxelles, il se présente comme « spécialisé dans les tests de performance, l’observabilité et la supervision ». Sur LinkedIn, un chef de bureau du ministère saluait alors « son expertise, un atout majeur pour structurer nos processus ».
Mais le 11 avril 2025, le ministère de l’Intérieur a pris un arrêté gelant ses avoirs. Motif : ses liens avec l’association Sciences & Éducation, dissoute par décret en 2024, mais toujours active. Cette structure, selon Beauvau, « encourage une pratique radicale de l’islam, légitime le recours au djihad armé, la mort en martyr ainsi que l’instauration de la charia », tout en « justifiant le recours à l’action violente ».
Barakacity, Frères musulmans, djihad : un réseau idéologique structuré
Déjà en mai 2019, la sénatrice LR Valérie Boyer réclamait une enquête. Sciences & Éducation avait levé des fonds pour un centre de formation fermé par la Mauritanie pour liens présumés avec des djihadistes. L’événement s’était tenu à l’Institut européen de sciences humaines de Saint-Denis, lui-même visé par une fermeture administrative fin 2019. L’association entretenait aussi des « liens étroits avec Barakacity », ONG dissoute en 2020 par Gérald Darmanin.
Le fondateur de Sciences & Éducation apparaît sur une photo de 2021 aux côtés de Mohammed al-Hassan Dedew, figure des Frères musulmans en Mauritanie. Ce dernier « prône un islam radical et provoque à la haine et à la violence, y compris en se livrant au djihad », selon l’arrêté du 16 avril. Il est allé jusqu’à affirmer que « l’attentat contre Charlie Hebdo était bien mérité », et aurait échangé avec l’assassin du père Hamel.
Le ministère de la Justice embarrassé
L’association dirigée par E.H. aurait aussi financé des centres de formation d’oulémas à Doha, Dakar et Nouakchott, accusés de « diffuser une idéologie favorable au djihad et faisant l’apologie du terrorisme ». Interrogé par Le Point, E.H. minimise : « Sciences & Éducation est une petite structure associative, très peu influente ».
Le ministère de la Justice, sollicité, ne peut garantir qu’E.H. n’ait pas eu accès à des données sensibles. Il rappelle toutefois que « les données confidentielles ne sont pas accessibles à tous les agents ». Un aveu de faiblesse dans les procédures de contrôle des prestataires.
Sur X, la sénatrice Valérie Boyer a réagi : « 6 ans après mon alerte, la vérité éclate de nouveau sur #BarakaCity et l’islamisme… »

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