Immigration
Ceuta : quand l’Afrique se déverse dans l’Europe
Pour Livre Noir, nous avons décidé de traiter toutes les portes d’entrée en Europe. Parmi les territoires méconnus, il y a Ceuta, petite enclave espagnole située au nord-est du Maroc, devenue un point de passage très prisé par les migrants. Reportage sur le terrain.
Fière presqu’île millénaire, mais enclave méconnue, Ceuta est d’une importance géopolitique considérable : située au nord-est du Maroc, en plein cœur du détroit de Gibraltar, la ville constitue, avec sa sœur Melilla, les seuls points d’entrée terrestre reliant l’Afrique à l’Europe.
Les tensions y sont fréquentes entre le gouvernement espagnol et son voisin marocain. Bien que cette ville ait été incluse dans le royaume espagnol à la fin du XVe siècle, le Maroc n’a jamais reconnu sa souveraineté. En témoigne la publication en août dernier, par l’ambassade du Maroc à Madrid, d’une carte officielle du territoire marocain incluant les villes autonomes espagnoles de Ceuta et Melilla.
Pour montrer son désaccord, le Maroc n’hésite pas à utiliser les migrants comme arme de pression. En témoignent les multiples crises aux frontières des deux pays, au cours desquelles Rabat n’hésite pas à laisser passer des milliers de migrants désireux de rejoindre le continent européen.
En mai 2021 par exemple, ce sont plus de 10 000 migrants qui sont arrivés illégalement à Ceuta en 24 heures.
Le Maroc sait jouer à ce titre du statut exceptionnel de Ceuta et de Melilla dans l’Union européenne : n’étant pas intégrées à l’espace Schengen, la présence de l’agence Frontex est moindre voire inexistante – la dernière opération de Frontex remonte à juin 2022, où seulement 28 agents ont été déployés dans la ville autonome.
Une enclave confrontée à une immigration massive et à une forte délinquance
À notre arrivée au port du Ceuta, nous sommes marqués par la présence de nombreux ressortissants africains dans les rues. Nous faisons la rencontre d’un groupe d’une dizaine de personnes originaires d’Afrique, dont Alioune, ressortissant sénégalais. Arrivé à pied depuis le Maroc, il nous fait part de la facilité avec laquelle il a pu franchir la barrière séparant les deux pays. Loin d’être considéré comme un clandestin, Alioune nous montre fièrement une
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