International
Italie : Médecins sans frontières met fin à ses opérations de secours en Méditerranée centrale
Médecins sans frontières (MSF) a annoncé, vendredi 13 décembre, la fin des activités de son navire humanitaire Geo Barents en Italie Méditerranée centrale. Après plus de deux ans d’opérations marquées par des sanctions répétées imposées par les autorités italiennes, l’ONG a jugé qu’il était devenu « impossible » de poursuivre son modèle d’intervention. Dans un communiqué, MSF pointe directement « les lois et politiques italiennes », qu’elle accuse d’entraver les missions de sauvetage en mer.
Sanctions et immobilisation prolongée décidées par l’Italie
Depuis le début de ses opérations en juin 2021, le Geo Barents a été sanctionné à quatre reprises par l’Italie, pour un total de 160 jours d’immobilisation. Ces mesures découlent des décrets du gouvernement dirigé par Giorgia Meloni, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité.
MSF critique également la pratique italienne consistant à désigner des ports éloignés pour débarquer les rescapés. En juin 2023, le Geo Barents a été contraint de parcourir plus de 1 000 kilomètres pour débarquer 13 migrants à La Spezia, dans le nord de l’Italie, bien que des ports plus proches aient été disponibles. Ces contraintes logistiques, selon l’ONG, réduisent considérablement leur capacité à intervenir dans les zones les plus à risque.
En Italie, une politique migratoire ferme
Le gouvernement Meloni a mis en place une série de mesures pour réduire les flux migratoires. En 2024, l’Italie a enregistré une baisse de 65 % des arrivées clandestines par rapport à l’année précédente. Cette politique repose sur des accords bilatéraux avec des pays comme la Tunisie et la Libye, renforçant les refoulements et limitant les départs depuis ces territoires.
De plus, l’Italie a innové en transférant des migrants interceptés en mer vers des centres situés en Albanie, une mesure controversée mais jugée efficace par ses défenseurs. En parallèle, les ONG de sauvetage en mer, comme MSF, ont vu leur champ d’action restreint par des sanctions renforcées, allant jusqu’à la confiscation des navires.
Le bilan humanitaire mis en avant
Selon MSF, plus de 31 000 personnes sont mortes ou portées disparues en Méditerranée centrale depuis 2014. L’ONG a réaffirmé son engagement auprès des migrants, qualifiant la traversée de « route migratoire la plus meurtrière au monde ». Malgré son retrait, MSF promet dans un communiqué de revenir « dès que possible » avec un modèle adapté aux nouvelles contraintes.
Un modèle critiqué
Pour ses détracteurs, l’intervention des ONG en mer agit comme un « facteur d’attraction » pour les migrants, encourageant les départs et alimentant les réseaux de passeurs. Le gouvernement italien soutient que ses mesures visent à réduire les tragédies en mer et à restaurer la souveraineté nationale face à une crise migratoire complexe.
L’Italie illustre ainsi une approche ferme mais controversée, dans un contexte où l’Europe peine à élaborer une réponse unifiée face aux défis migratoires.
À lire aussi : Royaume-Uni : un proche du Prince Andrew accusé d’espionnage pour la Chine
2 commentaires
Bitter red pill
Cette association gauchiste passeurs de migrants devra payer les millets d’européens agressé ou pire de par leurs fautes directes.
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