Société
Paris : la mairie suspend des concessions à deux restaurateurs pour leurs liens supposés avec Pierre-Édouard Stérin

La Ville de Paris a suspendu l’octroi de deux concessions à des restaurateurs engagés dans l’insertion sociale après la révélation de liens financiers indirects avec le milliardaire Pierre-Édouard Stérin. Ce dernier, connu pour ses positions conservatrices et son soutien à l’extrême droite, est accusé d’influencer des projets bénéficiant de fonds municipaux.
Deux restaurants engagés dans l’économie solidaire se retrouvent au cœur d’une polémique après la décision de la mairie de Paris de suspendre leurs concessions. Bonne Table, une enseigne employant des personnes en réinsertion, devait récupérer un local sur les quais de Seine, tandis que La Table de Cana, un traiteur solidaire, attendait le renouvellement de son contrat. Mais l’implication financière indirecte de Pierre-Édouard Stérin dans l’un de ces projets a conduit la municipalité à un gel des attributions.
Une polémique née sur les réseaux sociaux
En décembre, Maison Maison apprend que la mairie ne renouvellera pas son contrat pour son emplacement en bord de Seine, préférant l’attribuer à Bonne Table, une enseigne embauchant des personnes en réinsertion. Ce choix, conforme à la politique d’économie sociale et solidaire de la municipalité, suscite une polémique lorsqu’il apparaît qu’un des investisseurs minoritaires de Bonne Table est le Fonds du Bien Commun.
Déborah Pham dénonce alors cette affiliation dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux. « J’ai scrollé la page LinkedIn de Bonne Table et je me suis rendu compte que je n’étais pas fan de l’actionnariat », explique-t-elle. Elle accuse le Fonds du Bien Commun d’être lié à un homme d’affaires « proche de Zemmour » et « anti-IVG ».
Face à cette controverse, la mairie décide de suspendre l’attribution du local à Bonne Table et d’ajourner le vote du conseil municipal prévu le 28 janvier.
Un second restaurant impacté
Peu après, La Table de Cana, un traiteur solidaire opérant à Paris depuis plusieurs années, voit également son dossier gelé d'après les informations du Figaro. Cette fois, il ne s’agit pas d’un financement direct de Stérin, mais d’un lien avec Ghislain Lafont, président de l’association qui gère La Table de Cana et également à la tête du Fonds du Bien Commun depuis septembre.
Bien que l’entreprise assure n’avoir aucun lien financier avec Stérin, la mairie choisit de suspendre le processus, évoquant un besoin de « réexaminer les critères de sélection ».
Un débat sur les financements et l’idéologie
La décision de la mairie suscite des interrogations. Bonne Table affirme dans un courrier adressé aux élus être « totalement indépendante et libre de ses choix ». La Table de Cana, de son côté, souligne que « nous n’avons aucun lien de subordination avec le Fonds du Bien Commun ».
Si la vigilance sur l’origine des financements est une pratique courante, cette affaire soulève une question plus large sur l’impact des engagements politiques des investisseurs sur l’attribution de concessions publiques. Pour l’instant, la mairie de Paris maintient la suspension des deux concessions, sans préciser si elle reviendra sur sa décision.
1 commentaire
SapereAude
Je propose d’utiliser volontairement une faute d’othographe lorsqu’est mentionné la « Vile » de Paris…
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