Enquêtes
Dissolution d’Urgence Palestine : ce que prévoit Bruno Retailleau
Si le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu favorablement à la requête du député RN Julien Odoul, la dissolution du groupe n’est pas exclue : entre intérêt en matière de renseignements et nécessité d’un dossier juridique infaillible, nos explications.
« Dans la lutte contre l’antisémitisme, nous ne voulons plus de mots et de discours, mais des actes. Ma question est donc la suivante : allez-vous dissoudre l’association Urgence Palestine (…) ? », a asséné le député RN Julien Odoul à Bruno Retailleau lors des questions au gouvernement du 8 octobre 2024. « Depuis le 7 octobre dernier, il y a eu une explosion des actes d’antisémitisme », a répondu le ministre. Le premier flic de France a également reconnu une mutation de cette haine, tout en mentionnant l’extrême droite. « L’antisémitisme traditionnel historique de l’ultra-droite est toujours présent », a-t-il expliqué, tout en ajoutant : « Mais il y a une mutation qui consiste à ajouter une dimension nouvelle, propagée par l’islam politique, et par une idéologie qui avance sous le couvert de l’antisionisme. »
La réponse du ministre de l’Intérieur paraîtra évasive aux lecteurs assidus de nos enquêtes, mais elle cache les obstacles auxquels l’État fait face dans sa volonté de dissoudre le collectif Urgence Palestine. Depuis la publication de nos informations sur ce collectif, nous avons suivi de près le dossier de cette dissolution. Il est temps de fournir quelques explications à nos lecteurs.
Où en est la dissolution d’Urgence Palestine ?
Soyons précis. Tout d’abord, si Bruno Retailleau n’a pas répondu directement à la question de Julien Odoul, la raison invoquée serait en partie parce que le député RN n’avait pas communiqué à l’avance le contenu de sa question. « Quand on veut une vraie réponse, en général, on informe le ministre », nous a confié une source au ministère de l’Intérieur. Cela expliquerait donc la réponse quelque peu floue de Retailleau même si le sujet est loin d’être méconnu : Julien Odoul plaide en effet pour la dissolution du groupe depuis mai 2024 et avait réitéré cette
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