Italie : le difficile bilan migratoire de Giorgia Meloni

Appréciée par 44 % de la population italienne, soit vingt points de plus qu’Emmanuel Macron, Giorgia Meloni étonne toute l’Europe. Décevante pour la gauche et le centre qui ne trouvent pas de failles pour la démoniser, décevante pour la droite qui la trouve molle sur l’immigration, la Première ministre d’Italie manœuvre très serré, entre plan de relance européen, submersion migratoire et dédiabolisation.

Une forte hausse de l’immigration illégale sous Meloni

Sur l’année 2023, le bilan est terrible, ce que Meloni reconnaît elle-même : « Je sais bien qu’en matière de migration, les résultats ne sont pas ceux attendus ». Les chiffres ne la désapprouveront pas : la candidate de Fratelli d’Italia, arrivée au pouvoir en octobre 2022 a visiblement laissé l’immigration illégale croître de 50 %, passant de 104 000 à 156 000 entrées clandestines entre l’année 2022 et l’année 2023.

Pour ce qui est de l’asile, le bilan n’est pas mieux : selon les données d’Eurostat, plus de 130 000 demandes d’asile ont été enregistrées en Italie sur l’année 2023, soit une hausse de deux tiers par rapport au chiffre de 2022 (77 000 demandes). S’il reste toujours moins élevé qu’en France (145 000), l’écart s’est réduit significativement.

De même, si les chiffres généraux de l’immigration italienne ne sont pas encore disponibles, tout laisse à croire dans les annonces de Giorgia Meloni qu’aucune mesure substantielle n’a été prise. Celle qu’on qualifiait de « néo-fasciste » à son accession au pouvoir serait-elle une centriste comme les autres ? Mais alors, comment fait-elle pour susciter autant d’adhésion auprès de sa population ? En fait, si la situation