Élections européennes : les frontières au cœur du scrutin

Les frontières de l’Union européenne et de ses États membres seront un enjeu central lors des élections du 9 juin prochain. Selon une récente étude réalisée par l’Institut CSA pour CNews, deux tiers des Français (66%) sont favorables à un rétablissement des frontières dans l’espace Schengen pour les ressortissants non européens, tandis que 33% s’y opposent et 1% ont choisi de ne pas se prononcer.

Cette préoccupation rejoint les priorités exprimées dans un sondage d’avril dernier, où l’immigration était citée comme le deuxième enjeu le plus important (29%) pour les Français, juste derrière le pouvoir d’achat (38%).

Schengen et la libre circulation

L’espace Schengen, mis en place en 1995, permet la libre circulation des personnes entre les pays signataires, sans contrôle aux frontières. Actuellement, 25 des 27 États membres de l’UE, ainsi que la Norvège, la Suisse, l’Islande et le Liechtenstein, bénéficient de cet accord.

L’étude révèle des différences significatives dans les opinions selon le genre et l’âge. Ainsi, 71% des femmes sondées souhaitent le rétablissement des frontières, contre 61% des hommes. Les jeunes de 18 à 24 ans sont moins enclins à soutenir cette idée (59%) comparativement aux 35-49 ans (65%) et aux 50-64 ans (74%). Cette divergence s’explique par le fait que les plus jeunes n’ont jamais connu les frontières internes en Europe, étant nés après la création de l’espace Schengen.

Élections européennes : à droite toute

Sur le plan politique, les électeurs de droite sont largement favorables au rétablissement des frontières. Ainsi, 89% des sympathisants du Rassemblement national et 85% de ceux des Républicains soutiennent cette mesure. Cette forte adhésion est cohérente avec les programmes des deux partis pour le scrutin du 9 juin. François-Xavier Bellamy (LR) et Jordan Bardella (RN), têtes de liste respectives, plaident pour l’instauration d’une “double frontière” afin de renforcer la politique migratoire européenne et limiter la libre circulation aux seuls ressortissants européens.

Les électeurs de Reconquête n’apparaissent pas dans ce sondage, mais la logique veut que ces derniers soient majoritairement favorables aux frontières européennes.

Écologistes et socialistes contre les frontières

En revanche, Valérie Hayer, tête de liste de la majorité présidentielle, bien que favorable à un durcissement des frontières extérieures, s’oppose à l’idée de la “double frontière“. Toutefois, 61% des électeurs de Renaissance soutiennent le retour des frontières dans Schengen pour les non-européens. À gauche, les électeurs de La France insoumise sont divisés, avec 54% favorables à la réduction de la libre circulation dans Schengen. Par contre, les partisans du Parti socialiste (46%) et des écologistes (40%) sont majoritairement opposés à cette mesure.

D’un point de vue socioprofessionnel, les catégories socioprofessionnelles moins favorisées (CSP-) sont les plus favorables à la réintroduction des frontières (70%), suivies des inactifs (67%) et des catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP+) à 63%.

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